Au Niger, plus de 70% des enfants réfugiés, issus de pays de la sous-région, évoluent en-dehors de l'école, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). Cependant, le HCR souligne qu'« on a vu une amélioration de la scolarisation des réfugiés l'année dernière ». Charlotte Berquin, spécialiste de l'éducation au bureau ouest-africain de cette agence de l'ONU, « espère que cette amélioration va pouvoir continuer l'année prochaine malgré l'instabilité que connait le Niger », où un coup d'État a eu lieu le 26 juillet 2023.
Scolariser les enfants réfugiés est un véritable défi au Niger car leur nombre a augmenté de 9% en un an. Ils sont 200 000 enfants venus du Mali, du Nigeria ou du Burkina Faso à s'être réfugiés dans ce pays, avec ou sans leur famille. Et ce chiffre s'ajoute aux 200 000 enfants nigériens déplacés dans leur propre pays.
Pourtant, cette scolarisation des enfants étrangers réfugiés au Niger s'est améliorée au cours de l'année 2022-2023, note le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). Grâce au soutien humanitaire international, trois enfants réfugiés sur dix ont pu recevoir un enseignement, contre deux sur dix l'année précédente. Mais ce progrès reste fragile, souligne Charlotte Berquin, spécialiste de l'éducation au bureau ouest-africain du HCR.
« Les taux de scolarisations ont pu augmenter l'année passée »
« Encore plus de 70% des enfants réfugiés sont en dehors de l'école aujourd'hui au Niger, dit-elle à Claire Fages. Néanmoins, il est à noter, qu'effectivement, grâce aux actions concertées du gouvernement, du ministère de l'Éducation, du HCR et des différents partenaires qui oeuvrent dans le secteur de l'éducation, les taux de scolarisations ont pu augmenter l'année passée, grâce à de nombreuses actions qui ont été menées comme des campagnes de sensibilisation, l'amélioration des infrastructures scolaires, la provision de kits scolaires et de kits d'hygiène, l'amélioration aussi des programmes de cantine scolaire, des programmes de bourses pour l'enseignement supérieur, à la fois au Niger mais également grâce à des couloirs universitaires pour aller étudier en dehors du Niger ».
Charlotte Berquin conclut : « Donc, en résumé, on a vu une amélioration de la scolarisation des réfugiés l'année dernière et on espère que cette amélioration va pouvoir continuer l'année prochaine malgré l'instabilité que connait le Niger aujourd'hui. »