Au Cameroun, le principal syndicat des enseignants des universités d'État appelle à son tour à une grève illimité, à compter de ce lundi 16 octobre 2023. Dans l'enseignement supérieur, le mécontentement est notamment lié aux retards de versements d'une prime spéciale. Explications.
Au Cameroun, la crise s'amplifie et s'élargit dans le secteur de l'éducation : après le primaire et le secondaire, l'enseignement supérieur est à son tour touché par les revendications des enseignants.
Le principal syndicat des enseignants des universités d'État a annoncé pour dès aujourd'hui, une grève à durée indéterminée. Et comme leurs collègues du mouvement « On a trop supporté » (OTS), leur mobilisation tourne autour de l'amélioration de leurs conditions de travail.
Une prime au coeur des revendications
Sont concernés par cet arrêt de cours annoncé à compter de ce 16 octobre 2023 les 11 universités publiques disséminées à travers les dix régions que compte le Cameroun. Le syndicat national des enseignants du supérieur (Synes), à l'origine de ce débrayage, formule comme principale revendication à l'endroit du gouvernement, le paiement sans délai et à tous les enseignants de la troisième tranche de la prime spéciale de modernisation de la recherche pour le compte de l'année 2023.
La prime, instituée depuis 2009 et âprement négociée en son temps entre les enseignants et le gouvernement, vise à soutenir et à valoriser la recherche au sein des universités camerounaises.
Le Synes s'insurge contre le décalage observé dans le paiement de cette prime. Ainsi, pendant que certains enseignants ont été payés à date, d'autres doivent encore attendre et sans aucune justification.
La mise en place d'un calendrier de paiement à court terme ?
Il y a un mois, le Synes avait négocié un accord avec le gouvernement à la date du 15 octobre pour apurer cette dette. Arrivé à échéance, le syndicat soutient qu'à peine 30% des enseignants sont passés à la caisse, sur un effectif de près de 6 000 enseignants actifs dans les universités d'État.
Les enseignants demandent aussi une clarté sur l'état actuel de la dette académique et souhaitent la mise en place d'un calendrier de paiement à court terme.
Ainsi, alors que les amphis viennent de rouvrir dans la plupart des universités publiques pour le compte de la nouvelle année académique, ils pourraient brutalement se refermer.