Au Bénin, Thomas Boni Yayi, l'ancien chef de l'État, prend les rênes de son parti Les Démocrates à l'issue du premier congrès ordinaire tenu samedi et dimanche à Parakou à 450 km au nord de Cotonou. Le parti d'opposition vise déjà les élections générales de 2026, mais sa désignation est intervenue après de longues et difficiles discussions.
La désignation de Thomas Boni Yayi comme chef du parti n'a pas du tout été une simple formalité. Il y avait deux camps, celui d'Éric Houndété, président sortant et le camp Boni Yayi. Les discussions ont été tendues.
Les soutiens d'Éric Houndété voulaient qu'ils continuent le travail, finalement, ce sera l'ex-président Thomas Boni Yayi. Un des proches de l'ancien chef d'État défend son champion en donnant les exemples de Henri Kona Bédié et Laurent Gbagbo, il rappelle qu'ils ont tous dirigé leurs partis après le pouvoir.
Le parti n'a pas pris le risque de recourir au vote. Thomas Boni Yayi est fait président et Éric Houndété nommé vice-président, il devient numéro deux d'un bureau de près de 90 membres. Ce bureau n'est pas un « bureau de crise » insiste un congressiste. De nouvelles têtes font leur entrée dans ce bureau : celle de Chabi Yayi fils de l'ancien président, de l'ancien député Guy Mitokpè et d'un des avocats de Réckiat Madougou, Me Renaud Agbodjo.
La présidentielle de 2026 en ligne de mire
Mais chez Les Démocrates, il y a un point qui rassemble : les élections générales de 2026, qu'il faut remporter. Le président du comité d'organisation, Habibou Woroucoubou se veut optimiste. « Les Démocrates prendront le pouvoir en 2026 », assure-t-il.
Le parti est mobilisé pour l'alternance en 2026 a proclamé le congrès, année des élections générales et de la fin du deuxième et dernier mandat du président Patrice Talon.
Boni Yayi ne pourra pas être candidat, il est âgé de plus de 70 ans et a déjà exercé deux mandats comme chef d'État.
Tous les discours entendus ont été des critiques sévères contre le pouvoir. Une résolution spéciale réclame la libération immédiate et une amnistie pour Reckya Madougou, condamnée à 20 ans de réclusion en décembre 2021 pour complicité d'actes de terrorisme par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme.
On attend les premiers pas de Thomas Boni Yayi comme chef de file de l'opposition. Ses relations avec Patrice Talon à ce jour ne se sont pas apaisées.