Burkina Faso: A la gloire de Thomas Sankara

Une statue de 5 mètres (16,5 pieds) de Thomas Sankara à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.
15 Octobre 2023

Depuis hier 15 octobre 2023, le Boulevard Charles-De-Gaulle porte désormais le nom du père de la Révolution d'août 1983, Thomas Sankara.

C'est une nouvelle page de l'histoire qui s'écrit pour le plus grand boulevard du pays, prenant racine à proximité de la plus prestigieuse institution, la présidence du Faso et qui s'ouvre sur deux institutions aussi importantes. Il s'agit notamment du mythique Conseil de l'Entente à gauche et du ministère en charge des affaires étrangères à droite, un haut lieu de souveraineté nationale. Le reste du boulevard, c'est une rencontre de la voix de la liberté avec ce qui a été l'un des tous premiers du genre en Afrique, Radio Haute-Volta en 1959 et Volta-vision en 1963. A un jet de pierre, toujours sur le boulevard, se trouve l'université de Ouagadougou portée sur les fonts baptismaux en 1974, un grand temple du savoir qui, depuis peu, porte le nom du célèbre historien Joseph Ki-Zerbo, intellectuel de rang mondial. Le boulevard Thomas-Sankara donne aussi accès aux Yaars de Wemtenga et de Zogona et à la cité des 1200 logements.

Une idée de « fou » à l'époque et qui se révéla un acte salutaire. Il y a également le Musée national qui jouxte cet hôpital de référence, la plus grande Pédiatrie du pays. De toute évidence, Sankara est plus que vivant. Il entre dans cette approche d'un chef d'Etat qui disait que « ce n'est pas de mourir que j'ai peur, mais de ne plus exister ». Sankara a affronté la mort et il en est sorti pour toujours comme une icône, un mythe qui fascine et qui, pour marquer son éternité, pousse ceux qui ne l'ont pas connu, à chercher à le découvrir davantage. Il y a six ans, soit en novembre 2017, à l'occasion de la première visite du Président français Emmanuel Macron en Afrique noire francophone, des étudiants et des panafricanistes avaient crié leur souhait de voir ce boulevard se vêtir des oripeaux nationaux. Ils voulaient voir trôner le poing levé du capitaine Sankara en lieu et place de la vareuse du Général De Gaulle.

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La voix du peuple a donc triomphé par le truchement des dirigeants de la Transition. Cette journée du 15 Octobre est bien un pas de plus qui intervient après le jugement du dossier Sankara, l'érection du monument, son élévation au statut de Héros de la Nation... Nul doute que très bientôt, tout le cercle Sankara, comprenant le Mausolée et le boulevard, attireront de nombreux visiteurs de tous les continents, des héritiers, des curieux qui viendront se ressourcer.

En tous les cas, après la rebaptisation du boulevard, chaque Burkinabè doit relever le challenge d'être un citoyen exemplaire en circulation et dans l'entretien de cette voie. Peut-on imaginer que le civisme routier s'ancrera à partir du boulevard-Sankara avec le respect des feux de signalisation ? Les mouvements d'humeur contenus sans pneus brûlés ? Sur le boulevard où partout ailleurs, les Burkinabè doivent donc respecter la mémoire de ce mythique capitaine. Nous pouvons le faire parce que nous sommes dans une nouvelle dynamique où compter sur ses forces est de mise et surtout où nous sommes devenus le point de mire de toute une génération d'hommes et de femmes d'ici et d'ailleurs à la recherche de repère.

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