Les victimes ont l'impression d'être abandonnées par les autorités Camerounaises. Plusieurs d'entre elles, sans domiciles fixes depuis lors ou couchées sur des lits d'hôpitaux sont obligées de se "débrouiller" pour trouver un abris "acceptable" ou pour payer les factures des hôpitaux. Ce qui contredit les annonces faites en grande pompe par les autorités camerounaises
Selon le quotidien le jour dans la parution de ce lundi 16 octobre 2023, Carole Kamdem, rencontrée par nos confrères " a l'impression de ne plus être citoyenne de ce monde compte tenu de ce qu'elle vit depuis la survenance de la catastrophe du 8 octobre 2023, qui, selon les chiffres officiels a fait 28 morts et plusieurs blessés au quartier Mbankolo à Yaoundé. Ce 12 octobre 2023, cette jeune fille de 23 ans vient de passer sa quatrième nuit à la belle étoile. L'éboulement a emporté sa génitrice ainsi que son petit frère. Leur domicile a été détruit par la fureur des eaux, au point où même une cuillère n'a pas pu être sauvée. "
Pour Emmanuel P. Maçon de profession, " J'ai été obligé de retourner au village afin de faire le deuil". Tout comme Emmanuel qui se déplace depuis le 8 octobre dernier avec une béquille, même le matelas promis par les autorités camerounaises n'ont pas suffit pour combler les attentes des victimes. Et même s'il fallait avoir le matelas, où doit t-on se coucher ou dormir après la maison du parti, s'interroge t-il au micro de notre reporter. Pour trouver les vêtements de rechange, il est obligé de compter sur l'aide des âmes de bonne volonté
Ondoua Marc, l'une des victimes qui a vu perir sa génitrice et ses deux petits frères a lui aussi l'impression d'être abandonné par nos autorités même s'il est logé à la maison du RDPC. Depuis ce jour du 16 octobre 2023, il est incapable de payer les factures des multiples interventions chirurgicales qu'il a subies. Il affirme n'étre pas seul dans cette situation. Il en profite pour suggerer à l'Etat camerounais de "mettre sur pied un système d'assurance de couverture médicale universelle pouvant permettre au peuple d'accéder aux soins à moindres coûts et pourquoi pas gratuits"
Plusieurs victimes sont encore portées disparues, plongeant leurs proches dans une terrible attente.
Parmi ces disparus, Gwlandys Lurince Bekou Moumbé, 35 ans et enceinte de 7 mois. Ce dimanche soir, cette ingénieure statisticienne célébrait l'anniversaire de sa fille avec 6 proches, lorsque la catastrophe s'est produite. Quatre membres de sa famille ont perdu la vie : sa fille de 8 ans, sa mère, sa belle-mère et sa belle-soeur. Son mari et sa fille aînée sont blessés. Mais de Gwlandys Lurince, aucune trace depuis ce fameux soir.
Gladys Lurince n'est pas seule. Gwin Jennyfer elle aussi, n'a plus de nouvelle de ses deux frères et deux soeurs dont la famille n'attends que les corps pour faire le deuil.
L'Etat Camerounais evoque les chiffres officiels de 28 morts et plusieurs blessés au quartier Mbankolo à Yaoundé. Des chiffres que la société civile est en train de contester.
La colère des victimes se fait ressentir sur le terrain.
"Nous ne souhaitons pas qu'à chaque moment que l'État vienne au secours des victimes d'une catastrophe, qu'on ne reflechisse pas sur l'utilisation des dons. On me donne un matelas, on me loge provisoirement ici à la maison du parti (RDPC) alors que la maison ne dispose pas des infrastructures pouvant accueillir une population en détresse, c'est pour combien de jour, soyons réalistes.L'État doit revoir sa politique d'assistanat, c'est ça qui cause problème" indique une victime.
Paul Biya, a pris des mesures pour venir en aide aux familles sinistrées suite à l'éboulement de terrain tragique de Mbankolo, dans le quartier Yaoundé II. Près d'une semaine après cette catastrophe, le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a remis les dons du Chef de l'État à 42 familles sinistrées qui ont été relogées à la maison du parti RDPC, située dans le quartier Nkomkana de l'arrondissement de Yaoundé 2e.
Avant cette intervention présidentielle, la Direction de la Protection civile (DPC) du MINAT, dirigée par Angèle Ndzie Ntsama, avait également apporté son soutien en distribuant un lot important de matériel aux victimes de l'éboulement. Ces aides comprenaient des kits de couchage et des produits de première nécessité.