Madagascar: Constantin Grund - « La culture démocratique s'est dégradée depuis l'investiture d'Andry Rajoelina »

Constantin Grund estime que, à Madagascar, plus d'implication de la part de la communauté internationale pourrait accélérer le dénouement de la situation actuelle.

Dans une situation politique tumultueuse, à la veille des élections présidentielles, les réactions pleuvent au point où certaines personnalités choisissent de briser leur devoir de réserve pour faire entendre leur voix.

L'une de ces voix critiques est celle de Constantin Grund, représentant résident de la Fondation Friedrich Ebert à Madagascar.

Dans une interview accordée la semaine dernière à un média allemand, Constantin Grund, initiateur d'une charte de bonne conduite pour les hommes politiques et les médias pendant cette période électorale, n'a pas mâché ses mots en exprimant ses préoccupations concernant l'état de la démocratie à Madagascar.

Culture démocratique

Constantin Grund estime que Madagascar a connu une régression significative en matière de démocratie ces dernières années.

Sa fondation, qui côtoie les décideurs politiques et les opposants, est connue pour ses activités diverses en faveur de la promotion de la démocratie dans le pays.

Pourtant, l'allemand n'attribue pas de bonnes notes au régime de l'ancien président de la République, actuellement candidat à sa propre succession.

« Depuis l'investiture de Andry Rajoelina, la culture démocratique s'est dégradée », soutient-il dans les colonnes de ce journal allemand. Cette déclaration sans équivoque tombe en pleine tension politique entre le gouvernement et les opposants.

Répressions

Les opposants ont choisi la rue pour contester depuis deux semaines. Mais souvent, ils sont confrontés à la fermeté du gouvernement.

Des milliers d'éléments des forces de l'ordre sont mobilisés pour barrer la route à toute initiative des opposants à conquérir la place mythique du 13 mai.

Les résultats des échauffourées ont attiré l'attention des observateurs internationaux.

Le bureau des droits de l'homme des Nations Unies a déjà sorti la semaine dernière un communiqué qui accable également le gouvernement concernant l'usage « excessif » de la « violence » et des répressions à l'endroit des opposants.

Cet organisme des Nations Unies a déjà fait savoir ses inquiétudes sur la situation actuelle, et le représentant local de la fondation de la gauche allemande enfonce.

Juges constitutionnels

La déclaration alarmante de Genève met en lumière les préoccupations croissantes concernant l'issue de la situation.

Pour Constantin Grund, il est impératif que la communauté internationale intensifie ses efforts pour accélérer le dénouement des tensions politiques qui régnent actuellement.

Selon lui, « deux scénarios » peuvent alors se profiler à l'horizon.

Soit il y a un effort au niveau de la communauté internationale pour forcer les parties prenantes à se réunir autour d'une table de discussion.

Soit, « c'est la rue qui décide » prévient-il.

De son côté, la décision prise par les juges constitutionnels de faire reculer d'une semaine l'échéance du premier tour de l'élection présidentielle ne parvient pas à faire baisser d'un cran la tension.

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