Rome, le — Quelque 500 000 familles éthiopiennes parmi les plus vulnérables doivent bénéficier d'un nouveau projet mobilisant 451 millions d'USD et visant à accroître leur résilience face aux chocs climatiques qui touchent les régions les plus pauvres du pays.
Depuis plus de 20 ans, les changements climatiques mettent à rude épreuve l'économie éthiopienne et les moyens d'existence de la population. La plupart des personnes vivant dans les basses terres dépendent de l'agriculture pluviale et du pastoralisme et sont donc fortement vulnérables face aux sécheresses, à la désertification et aux inondations.
Un accord de financement relatif au projet de renforcement de la résilience des moyens d'existence dans les basses terres a été signé aujourd'hui par Gilbert F. Houngbo, Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), et Zenebu Tadesse Woldetsadik, Ambassadeur et Représentant permanent de la République fédérale démocratique d'Éthiopie auprès des organismes des Nations Unies s'occupant d'alimentation et d'agriculture ayant leur siège à Rome.
Le financement comprend un prêt de 90 millions de dollars octroyé par le FIDA, des cofinancements d'un montant de 350 millions de dollars versés par l'Association internationale de développement (80% sous forme de prêt et 20% sous forme de don) et un montant de 11 millions de dollars provenant des bénéficiaires mêmes.
Le projet, qui vise en premier lieu à atteindre les objectifs de développement durable 1 et 2 (éliminer la pauvreté et la faim), permettra d'installer des systèmes d'irrigation à petite échelle afin de réduire la dépendance aux pluies irrégulières. Il aidera également les petits exploitants agricoles à investir dans des systèmes de recherche et ainsi à s'adapter plus vite aux changements climatiques.
Les activités menées dans le cadre du projet viendront également améliorer la gestion des terres de parcours et des ressources naturelles, optimiser la prestation de services sociaux essentiels - de façon à ce que les populations rurales puissent faire face aux sécheresses et aux autres chocs climatiques - et réduire les pertes d'actifs. Elles aideront en outre à limiter les conflits suscités par la pénurie de ressources dans des écosystèmes pastoraux et agropastoraux fragiles.
"Ce nouveau projet permettra d'adopter une approche novatrice des filières, de façon à favoriser l'investissement privé, la productivité et les liens commerciaux entre les entreprises locales avantageux pour tous", a dit Ulaç Demirag, directeur de pays pour l'Éthiopie. "Cette approche aidera les clients du projet à maintenir et à améliorer leurs moyens d'existence même une fois le projet terminé."
Le projet a également pour objet d'améliorer la nutrition par la diffusion d'informations sur la bonne manipulation et la bonne conservation des aliments et sur la production de cultures plus nutritives et plus diversifiées grâce à des semences biofortifiées et à une assistance technique, portant notamment sur le traitement après récolte.
Les femmes, qui représentent 50% des participants, et les jeunes seront particulièrement visés par les activités relatives au projet qui concerneront les zones pastorales et agropastorales dans les régions d'Afar, de Benishangul-Gumuz, de Gambela, d'Oromia, de Somali et dans la Région des nations, nationalités et peuples du Sud.
Depuis 1980, le FIDA a investi en Éthiopie 755,5 millions de dollars dans 19 programmes et projets de développement rural d'une valeur de 1,8 milliard de dollars qui ont bénéficié directement à quelque 11,5 millions de ménages ruraux.