Afrique du Sud: La tradition de soutien à la cause palestinienne s'affiche

Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas le 7 octobre 2023, plusieurs pays ont exprimé leurs positions. Celle de l'African National Congress (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du Sud, est de soutenir la cause palestinienne. Explications.

Défenseur infatigable de la cause palestinienne, le gouvernement sud-africain affiche son soutien aux Gazaouis depuis le début du conflit, le 7 octobre 2023. Pour l'African National Congress (ANC) au pouvoir en Afrique du Sud, c'est une cause historique. Nelson Mandela déclarait notamment : « Notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens. »

Le gouvernement sud-africain avance toutefois sur un fil. Il a condamné l'escalade des violences, sans nommer précisément la réalité du terrain. Ni l'ANC, ni le ministère des Relations internationales, ni le président sud-africain n'ont nommé le Hamas pour évoquer le déclenchement du conflit. L'ANC et le gouvernement préfèrent souligner les conditions qui ont conduit à une telle poussée de violence, à savoir l'imposition d'un « régime d'apartheid » sur les Palestiniens.

Le président sud-africain avec un keffieh

Le président du pays, Cyril Ramaphosa, a tout de même exprimé ses condoléances envers les victimes israéliennes et palestiniennes.

Attaché à la neutralité dans ses relations internationales, le gouvernement sud-africain affiche pourtant son soutien à la Palestine, cette cause dépassant la doctrine diplomatique et étant un combat historique pour l'ANC.

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Une photo faisait la Une du journal Sunday Times ce 15 octobre 2023, celle de Cyril Ramaphosa avec un keffieh, un foulard à carreaux, symbole de la cause palestinienne, recouvrant sa veste de costume. Avec ses camarades de l'ANC, ils se sont rassemblés pour appeler à la libération de la Palestine. L'ANC compare le combat des Palestiniens à celui mené par son mouvement contre le régime d'apartheid : un combat qui était politique mais aussi une lutte armée.

Mais, outre le gouvernement et le parti au pouvoir, d'autres mobilisations sont à l'oeuvre en Afrique du Sud, comme celle du parti radical de The Economic Freedom Fighters (EFF) qui organise un rassemblement le 23 octobre devant l'ambassade d'Israël en Afrique du Sud, une chancellerie que certains voudraient voir fermer.

Ce week-end, c'est par ailleurs la communauté juive qui s'est mobilisée avec un rassemblement auquel ont participé environ un millier de personnes. Un groupe de pression juif a publié une lettre ouverte dans la presse, où il dénonce l'hostilité de l'ANC qui équivaut, selon eux, à de la complicité. Ils rappellent que de nombreux juifs se sont battus aux côtés des militants de l'ANC contre le régime de l'apartheid.

Il est enfin difficile de savoir ce que pense la population en l'absence de grande manifestation. Mais « la société sud-africaine est très divisée sur ce sujet », remarquait une journaliste dans la presse. Cette division est aussi politique puisque l'Alliance démocratique, la première formation d'opposition sud-africaine, est proche d'Israël. Ce parti conservateur appelle à la paix mais estime qu'Israël a le droit de se défendre contre « les attaques horribles du Hamas ».

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