Mali: L'ONU inquiète des conditions de retrait de sa mission

La mission de maintien de la paix au Mali (MINUSMA)

Les opérations de départ du Mali des soldats de la mission de l'ONU sont freinées par le gouvernement de transition. Les Nations unies craignent de ne pouvoir respecter le calendrier et d'exposer les hommes de la Minusma aux groupuscules djihadistes.

L'ONU a exprimé sa préoccupation devant l'escalade militaire dans le nord du Mali et les difficultés causées par le gouvernement de transition au retrait en cours de la mission onusienne, susceptibles, selon elle, de remettre en question le calendrier de départ des Casques bleus. Les colonels arrivés au pouvoir par un coup d'Etat en 2020 ont réclamé en juin, après des mois de dégradation des relations, le départ de la mission de l'ONU (Minusma) déployée depuis 2013 dans ce pays en proie au djihadisme et à une profonde crise multidimensionnelle.

Le départ de la Minusma des camps qu'elle occupait a exacerbé les rivalités pour le contrôle du territoire entre acteurs armés présents dans le Nord, les groupes séparatistes à dominante touareg reprenant les hostilités contre l'État central et le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaida multipliant les attaques contre les positions militaires.

La confrontation risque de s'aggraver dans les prochaines semaines avec l'évacuation programmée des camps de la Minusma à Tessalit et Aguelhok et surtout Kidal, ville bastion des séparatistes. Une importante colonne de l'armée a pris la route en direction de Kidal. « Les Nations unies sont gravement préoccupées par l'intensification des tensions et une présence armée croissante dans le nord du Mali », ont-elles indiqué dans un communiqué transmis par la Minusma.

Ces conditions « risquent d'empêcher le départ ordonné et dans les délais » de la Minusma, préviennent-elles. La Minusma doit avoir quitté le pays d'ici au 31 décembre. Elles menacent aussi « de mettre en péril le transfert en toute sécurité du personnel des Nations unies et des biens appartenant aux pays contributeurs de troupes et aux Nations unies », disent-elles.

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Les Nations unies « notent avec une profonde préoccupation que depuis le 24 septembre ses convois logistiques n'ont pas été autorisés à quitter la ville de Gao pour récupérer le matériel des Nations unies et des pays contributeurs de troupes actuellement à Aguelhok, Tessalit et Kidal ».

« Cela pourrait avoir un impact important sur la capacité de la Mission à respecter le calendrier imparti », préviennent-elles. Les Nations unies s'inquiètent du risque de devoir partir sans récupérer les équipements appartenant aux pays contributeurs ou à l'ONU. Elles soulignent que la résolution du Conseil de sécurité mettant fin en juin au mandat de la Minusma « appelle le gouvernement de transition du Mali à coopérer pleinement avec les Nations unies afin d'assurer le retrait ordonné et en toute sécurité de la Mission ».

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