Une équipe de l'Anti-Drug and Smuggling Unit de St-Pierre a efectué une descente à Mare-Longue, le jeudi 12 octobre, au domicile de la directrice du Safari Night-Club et de Dyana Entertainment Ltd, soit Marie Louise Dyana Ramasamy, 46 ans, et du cannabis et de l'huile de cannabis ont été retrouvés chez elle.
En effet, les policiers disent y ont saisi 7,6 gm de cannabis d'une valeur de Rs 9 120, 21 graines de cannabis valant Rs 2 100 et 4,2 g de haschisch d'une valeur de Rs12 600, de même qu'une somme de Rs 158 450, une fiole contenant un liquide blanc soupçonné d'être de la MDMA (ecstasy), une autre fiole avec de l'huile de cannabis. Une autre descente a eu lieu au Safari Night-Club à Grand-Baie dans la soirée de jeudi mais rien d'incriminant n'y a été trouvé.
Marie Louise Dyana Ramasamy a été arrêtée sous une accusation de trafic de drogue avec circonstances aggravantes. Elle aurait dû comparaître hier mais s'est sentie mal dans la soirée de jeudi et a dû être admise à l'hôpital. À la suite de quoi, son époux, Jagadessen Ramasamy, connu comme Meidy, s'est rendu au poste de police de St-Pierre, pour faire une déposition. Il était accompagné de ses deux avocats, à savoir Mes Sanjeev Teeluckdharry et Anoup Goodary. L'objectif de sa déposition était d'expliquer l'état de santé de son épouse.
Il a déclaré à la police qu'il est rentré de La Réunion dans l'après-midi de jeudi quand il a appris l'arrestation de sa femme. Il a confié que celle-ci souffre d'un cancer aux ovaires. Il a dit pouvoir expliquer la provenance de l'huile de cannabis, ajoutant que son épouse s'était rendue en Afrique du Sud en juillet 2019 pour se faire soigner et que des médicaments à base de cannabis lui ont alors été prescrits par le médecin qu'elle a consulté, à savoir le Dr Shiksha Gallow. Celui-ci lui a également prescrit une liste de médicaments. Meidy Ramasamy a demandé aux policiers d'informer les éléments de l'ADSU qu'il peut produire la prescription en question.
Nous nous sommes entretenus avec Meidy Ramasamy, qui a expliqué que le traitement de son épouse, prescrit par le Dr Gallow, était à base de cannabis. «Elle est retournée à Maurice en 2019 mais comme ce type de traitement n'y est pas autorisé, elle a fait le va-et-vient entre Maurice et La Réunion pour s'en procurer. Pendant le Covid-19, elle ne pouvait obtenir ce traitement et ses douleurs ont recommencé. Quand les frontières se sont à nouveau ouvertes à Maurice, elle est repartie à La Réunion. Elle souffre depuis cinq-six ans.»
Il affirme que son épouse ne trempe pas dans un quelconque trafic de drogue. «Elle a découvert le cannabis par le biais de ses traitements. L'allégation selon laquelle on a retrouvé de la MDMA chez moi est fausse. Mon épouse prend des comprimés à base de plantes. Et les Rs 4 millions retrouvées chez nous sont les recettes du Safari Night-Club.»
Le cannabidiol efficace sur certaines pathologies
Le psychologue et addictologue Kunal Naik parle de l'existence, depuis plusieurs années, d'un marché noir pour l'huile de cannabis. «Il faut comprendre que dans le cannabidiol, soit l'huile de cannabis, le taux de Tetrahydrocannabinol (THC) est inférieur à 0.03 %. Cette huile ne procure pas d'effet de «nissa». Elle est plutôt utilisée comme une huile médicale pour certaines maladies. En Afrique du Sud, elle est en vente libre alors qu'elle est considérée illégale à Maurice et est contrôlée par le ministère de la Santé.»
Il précise que certaines personnes mettent de l'huile de cannabis sur leur cigarette avant de la fumer. «Cela dépend du taux de THC qui y figure. Si ce taux est élevé, le fumeur aura un feel good factor, autrement, cela ne produira aucun effet sur lui. Il faut faire la différence entre le cannabis based oil et les autres huiles, qui circulent en ce moment et qui contiennent une forte concentration de THC.»
Le psychologue-addictologue ajoute qu'il faut comprendre que le cannabis médical est un type de cannabis fabriqué en laboratoire pour traiter des pathologies spécifiques. «Je pense que les autorités peuvent mettre sur le marché l'huile de cannabis à base de CBD, qui est déjà reconnue par l'Organisation mondiale de la santé et qui n'est pas un produit psychoactif. Ce type de produit aurait pu être vendu dans les pharmacies. Il faut avoir un controle dessus et le vendre comme on le fait en Afrique du Sud et en Grande Bretagne afin d'éliminer le marché noir.»