Ile Maurice: La MRA croule sous un fardeau plus pesant sans ressources additionnelles

«Administrative Nightmare». C'est le sentiment qui se dégage parmi les employés de la Mauritius Revenue Authority (MRA) avec toutes ces responsabilités sur leurs épaules. On dénote 21 responsabilités depuis 2020, soit le lendemain du Covid-19. La dernière en date remonte à une semaine. C'est le remboursement de la somme de Rs 5 sur chaque litre de diesel acheté par certains opérateurs économiques utilisant ce type de carburant. Pour ne citer que quelques-uns, il faut rappeler qu'on a débuté avec le Government Wage et Self-Employed Scheme pour ensuite passer à la Negative Income Tax, la Contribution sociale généralisée (CSG) et, ces derniers mois, le Minimum Guaranteed Scheme, l'Independence Scheme, la New Born Child Allowance et le remboursement sur les intérêts des emprunts.

Certains employés se disent découragés avec autant de responsabilités et ils sont quelques-uns qui ont démissionné tandis que d'autres songent à le faire. En revanche, la MRA Staff Association, par la voix de son secrétaire, Tarun Caleechurn, loin pour lui de nous donner le sentiment des employés, explique que depuis environ un mois, le syndicat a fait une demande pour augmenter les ressources humaines. «Nous avons un collective bargaining et la demande pour augmenter le personnel figure en bonne place.» Selon lui, il faut au moins une cinquantaine de recrues. Surtout du côté de l'informatique, où souvent il faut implémenter de nouveaux logiciels.

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Si la MRA s'en sort bien malgré elle, avec autant de responsabilités, d'aucuns affirment que pour le remboursement sur le prix du diesel, c'est trop demander à cette autorité pour ne pas dire que c'est une mesure ridicule. À moins que le ministère des Finances ait une stratégie derrière cette décision.

D'ailleurs, un petit planteur, Hassen Auleear, de Triolet, en fait état lors d'une conversation avec notre journaliste. D'abord, il trouve que c'est une responsabilité qui n'a pas de sens. Lui qui cultive la canne, soutient que chaque semaine il débourse Rs 1 000 pour 15 litres de diesel. Donc, son remboursement serait de Rs 75. «À cause de cette somme, doisje me rendre à la MRA ou passer des heures à remplir un formulaire pour une telle réclamation ? Sans oublier que plusieurs planteurs ne sont pas familiers avec la technologie pour envoyer leurs réclamations.»

Embouteillage inutile

Sur un autre point, il ajoute qu'il dispose d'un chargeur de cannes (cane loader) qu'il met au service d'autres planteurs. «La consommation du diesel me coûte jusqu'à Rs 72 000 par mois et pour cela je n'ai pas droit au remboursement. Donc, ce sont les planteurs qui retiennent mes services qui auront à débourser plus et avec la décision d'augmenter le prix du diesel, on pousse les planteurs à délaisser leurs champs.» Il est d'avis que le gouvernement asphyxie les opérateurs économiques, car ce sont eux qui ont des véhicules roulant au diesel.

Pour lui, cela aurait été plus facile si la somme qu'auront à rembourser les opérateurs économiques chaque mois était versée directement à la State Trading Corporation (STC) à travers le Price Stabilisation Account et réduire le coût du diesel par Rs 5 le litre. Car il estime que le remboursement se fera à plus de 95 % de ceux qui utilisent un véhicule roulant au diesel. C'est le même raisonnement d'un opérateur d'autobus individuels. Même s'il a l'habitude d'envoyer des comptes (returns) à la National Transport and Land Authority, maintenant il doit le faire aussi à la MRA, qu'il estime comme un autre fardeau.

Le responsable d'une station-service soutient qu'il y aura plus de travail du côté des pompistes avec des reçus qu'il faut remettre aux automobilistes éligibles pour un remboursement. Il prévoit un embouteillage inutile surtout pendant les heures de pointe à ces stations.

Nous avons sollicité la MRA depuis mardi sur sa capacité à assurer tous ses services à la population, sur le nombre de ses services et du mécanisme mis en place pour le remboursement des Rs 5 du diesel. Mais on n'a pas reçu de réponse. Pour la dernière mesure, il nous revient cependant qu'elle travaille toujours sur le mécanisme.

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