La nouvelle est tombée vendredi soir. Deanthan Moodley est relevé de toute fonction au sein de la Horse Racing Division (HRD). La rumeur se voulait persistante, suite, bien entendu, aux nombreuses invectives assumées de People's Turf Plc (PTP) à l'encontre de Moodley, et surtout après le dernier board meeting de la Gambling Regulatory Autority (GRA) lundi. Plusieurs observateurs estimaient cependant que l'atout Moodley était trop important pour qu'il soit éjecté tout de suite. Ils avaient tort ! Pourquoi une telle démarche ? Pourquoi a-t-on attendu autant avant de rendre publique la décision de la GRA ? Qui va assurer la suppléance jusqu'en fin de saison ?
On avait eu vent de rumeurs faisant état du limogeage de Moodley depuis lundi. Aucune déclaration officielle n'a filtré de la GRA tant les consignes étaient strictes à ce propos. Sans doute attendait-on le retour du Premier ministre, Pravind Jugnauth, et de son conseiller spécial, Dev Bheekary, de Rodrigues. Ce qui explique sans doute pourquoi la GRA a attendu cinq jours pour rendre la nouvelle officielle. Un communiqué en ce sens avait été envoyé aux rédactions à 20 h 49 vendredi.
Plusieurs observateurs ne pensaient guère possible une telle décision de la GRA jusqu'à vendredi. Pourquoi ? Tout simplement parce que «les gens sensés savent pertinemment que Moodley était le seul rempart contre toute dérive des uns et des autres au Champ-de-Mars». D'autant plus qu'en ce moment «deux franges bien distinctes sont en compétition sur la piste et en dehors de celle-ci»
Cette confirmation est, donc, une douche froide pour beaucoup. Mais encore ! Au vu «du niveau de compétence de l'équipe restante à la HRD», plusieurs acteurs de la scène hippique craignent «certains manquements». D'autres diront que Moodley aurait «overshadow» ses commissaires mais il ne faudra pas oublier que le système de rotation mis en place par Wayne Wood a permis d'entrevoir les limites de tout un chacun. «On aurait dû attendre jusqu'à la fin de la saison pour lui trouver un digne remplaçant», renchérit un entraîneur qui a souhaité garder l'anonymat. L'indien Riyaz Khan devrait prendre le relais en tant que chief stipe. Va-t-on chercher à compenser rapidement avec un stipe de nationalité mauricienne ? L'avenir nous le dira.
Qu'est-ce qui a précipité le départ de Moodley ? Ceux qui ont suivi le feuilleton sauront que c'est le désaccord profond entre le CEO de PTP, Khulwant Ubheeram, dont le soutien de la hiérarchie a été sans faille, qui en est la cause. On lui a reproché d'avoir ordonné qu'on refasse les paris en plusieurs occasions alors qu'une déduction aurait été mieux acceptée sur le plan du betting.
On l'a aussi accusé d'être «proche du clan MTC». Le dernier désaccord entre PTP et Moodley aurait été la décision de celui-ci de valider le retrait des chevaux de Mahadia à la suite de l'indisponibilité de son jockey tout dernièrement. «De Chalain n'aurait jamais accepté cela au temps du MTC. D'ailleurs, il a déjà refusé une telle demande dans le passé», a fait savoir un officiel très influent de PTP.
Moodley le disait depuis un moment déjà que son heure allait arriver. Reste qu'il ne s'attendait pas à être lâché par Bheekary avant la fin de la saison. Il semblerait qu'une offre soit déjà arrivée en provenance d'Arabie saoudite pour officier comme commissaire de courses...
Au sein de la brigade de la HRD, on pense savoir que ce n'est pas la joie en ce moment. L'équipe était bien soudée. Personne ne veut faire de commentaire pour l'heure. Sans doute les réalités politiques du pays incitent-elles à la prudence au niveau des déclarations.
Quant à Jean Hughes Olivier, responsable de communication de l'entité et ex-journaliste du Groupe Défi Media, il aurait déclaré prendre le temps de la réflexion. Il serait dans l'attente d'une réunion avec le Head de la HRD, Kris Auchaybar, lequel est absent du pays.
