Le chiffre est alarmant. Entre janvier et septembre de cette année, 67 bébés sont décédés au service néonatal. En avril 2022, le docteur britannique Simon Clark a même réalisé un rapport sur ce sujet préoccupant. Pour tenter de réduire au maximum les décès, le ministère de la Santé met l'accent sur la formation de son personnel. Raison pour laquelle, tout au long de cette semaine, des médecins, notamment des pédiatres et des gynécologues, des aides-soignants et des sages-femmes se sont réunis pour aborder ce dossier délicat.
«En collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé, nous organisons cet atelier de travail dans le but d'identifier les actions à entreprendre pour diminuer le nombre de décès» , a déclaré le ministre de la Santé Kailesh Jagutpal, lundi. Selon lui, plusieurs facteurs contribuent à la mortalité infantile, notamment le fait que certaines mères n'aient pas suivi de traitement prénatal pendant leur grossesse. «Il y a également la question du vieillissement de la population. De plus en plus de femmes de plus de 35 ans tombent enceintes, et ces grossesses sont à risque en l'absence d'un suivi médical» , a-t-il expliqué.
Cependant, il a souligné que les femmes qui perdent leurs bébés ou les familles qui perdent la mère lors d'un accouchement peuvent compter sur un soutien psychologique. «Cela nécessite la collaboration du ministère des Genres et de différents intervenants. Cependant, il ne s'agit pas seulement de conseils psychologiques, car il existe de nombreux autres facteurs à prendre en compte, notamment une coordination efficace, car il s'agit d'un sujet très délicat.»
Par ailleurs, le ministre tient à souligner que depuis l'année dernière, un système de présence permanente de gynécologues, de pédiatres et d'anesthésistes a été mis en place dans chaque hôpital. «Un service 24/7 est désormais assuré. Au fil des années, nous continuerons à apporter des améliorations.» Les autorités mettent également l'accent sur le bon fonctionnement de l'unité cardiaque. «La médecine de pointe fait son entrée à Maurice, et il est crucial que notre personnel puisse suivre le rythme. D'autant que la construction d'une nouvelle unité du Cardiac Center est prévue à Côte-d'Or prochainement. Les efforts de prévention sont d'autant plus importants.»
Santé mentale
Dans un autre contexte, mardi, à l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, Kailesh Jagutpal a mis en avant les avancées réalisées au sein des établissements qui traitent les maux qui y sont liés. «Il est important de noter que 10 à 11 % de la population éprouve des difficultés, légères ou sévères, liées à sa santé mentale. Il existe toujours une stigmatisation au sein de la société, avec de nombreuses personnes éprouvant de l'appréhension à l'idée de consulter un médecin pour des problèmes de santé mentale. Nous avons commencé à briser cette barrière. Il est essentiel de souligner que des progrès ont été réalisés pour encourager les individus à s'exprimer.» Il encourage les jeunes à parler ouvertement de ces problèmes et à ne pas s'enfermer dans une spirale. «Des experts sont disponibles pour les écouter.»