Dakar — L'augmentation progressive des applications civiles du nucléaire devrait inciter à accorder « une attention particulière » aux questions de sûreté et de sécurité nucléaires, a alerté, lundi, à Dakar, la directrice de l'Autorité sénégalaise de radioprotection, de sûreté et de sécurité nucléaires.
« L'augmentation progressive des applications civiles du nucléaire dans nos différents pays, devrait nous inciter à porter une attention particulière à la sûreté et à la sécurité de ces sources » radioactives, a déclaré le professeur Ndèye Arame Boye Faye.
Elle prenait part à l'ouverture d'un cours régional sur la sécurité des matières radioactives en cours d'utilisation et d'entreposage, rencontre qui se poursuivra jusqu'au 20 octobre prochain.
Au Sénégal, « ces sources sont d'une importante capitale dans le traitement » des cancers féminins, « parce qu'elles ont une énergie tellement importante pour traiter les cellules cancéreuses », mais dans le même temps, « elles peuvent être utilisées pour faire du mal », a alerté Mme Faye.
D'où la nécessité d'accorder une attention à la sûreté des sources qui vont aller en augmentant, selon l'experte. Cette précaution permettrait « une utilisation pacifique de l'énergie nucléaire », tout en contribuant à « renforcer les efforts mondiaux de lutte contre le trafic illicite et le terrorisme nucléaire », a fait valoir Ndèye Arame Boye Faye.
Dans cet esprit, a expliqué Mme Faye, ce cours régional sur la sécurité des matières radioactives regroupant 15 pays africains, vise à outiller les participants pour leur permettre de « mieux comprendre les principales orientations de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) sur la sécurité des matières radioactives et des installations associées en cours d'utilisation ou d'entreposage ».
Au plan pratique, ce cours comprend des modules spécifiques portant notamment sur les instruments internationaux de sécurité nucléaire, les conséquences de la perte de contrôle et de l'utilisation malveillante des sources, ainsi que la conception de systèmes de sécurité.
De l'avis de la directrice de l'Autorité sénégalaise de radioprotection, de sûreté et de sécurité nucléaire, ces modules devraient permettre d'assurer « une meilleure sécurité de ces matières », de manière à assurer la protection des personnes, des biens et de l'environnement contre leurs effets potentiellement néfastes, en lien avec d'éventuels actes malveillants.
Ce cours ambitionne de donner aux États des orientations sur la mise en place des éléments d'un régime de sécurité nucléaire liés aux matières radioactives, « y compris les obligations et les engagements pouvant découler des instruments internationaux pertinents », tels que la Convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire.
Elle cite aussi « le Code de conduite sur la sûreté et la sécurité des sources radioactives et ses orientations sur la gestion des sources radioactives retirées du service, qui le complète », ainsi que les obligations et engagements « pour l'importation et l'exportation de sources radioactives ».