La marche organisée dimanche à Rabat, au Maroc, en soutien à Gaza et pour défendre le droit du peuple palestinien à avoir un État indépendant, était le plus grand rassemblement depuis vingt ans. Des centaines de milliers de personnes ont réclamé, en conséquence, la suspension de la normalisation signée entre le Maroc et Israël depuis fin 2020. Une position qui met le gouvernement marocain dans une position délicate vis-à-vis de la normalisation.
Au-delà de la volonté de défendre les droits du peuple palestinien, les dizaines de milliers de Marocains qui protestaient dimanche dans les rues de Rabat cherchaient également à pousser leur gouvernement à revoir sa position dans la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, ainsi que dans la coopération militaire et économique.
Cette protestation a été l'occasion pour les manifestants de renouveler les appels aux boycotts des produits et des entreprises israéliennes, alors que le niveau des échanges commerciaux entre Tel Aviv et Rabat a atteint le 56 millions de dollars en 2022.
Composer avec le sentiment pro-palestinien
Si les relations entre le Maroc et Israël sont mises à l'épreuve, le Maroc n'est pas prêt à mettre fin à la normalisation. Mais cette grande manifestation a, selon plusieurs spécialistes, mis le pouvoir marocain dans une position délicate. Il doit désormais composer avec le sentiment pro-palestinien fortement exprimé par une grande partie de la population marocaine.
Cependant, Rabat a durant les dernières heures multipliées les contacts avec les autorités palestiniennes et tempère désormais ces propos, ce qui contraste fortement avec les déclarations récentes sur « la dynamique de renforcement de la coopération entre le Royaume et Israël ».
Il y a un certain inconfort. D'abord, la manifestation a été non seulement autorisée, mais aussi accompagnée. Les slogans étaient plutôt des slogans d'indignation et qui pose le problème des droits universels et des crimes de guerre.