En Guinée, les relations entre les autorités de transition et les organisations de défense de la presse se sont encore détériorées. Treize journalistes ont passé la journée de lundi en détention. Arrêtés dans la matinée alors qu'ils entendaient manifester à Conakry pour dénoncer le blocage du site d'informations Guinée Matin, ils ont été libérés en début de soirée. Inculpés pour « participation à un attroupement illégal sur la voie publique », ils doivent être jugés la semaine prochaine
Cela devait être une marche pacifique, au départ du rond-point du port autonome de Conakry. « Il y avait un dispositif important de la police et de la gendarmerie qui nous ont sommé de quitter les yeux » explique Abdoul Latif Diallo, le directeur de publication du site Dépêche Guinée. Il était au rassemblement organisé par le syndicat de la presse. Un rassemblement rapidement dispersé par les forces de l'ordre qui avait été mobilisées en nombre dans le centre-ville.
« Ils nous ont repoussé, ils nous ont piétiné, il y en a d'autres qui ont été frappés », poursuit Abdoul Latif Diallo. Armés de leurs lance-grenades, des agents tirent des gaz lacrymogènes.
En milieu de journée, les organisations de défense de la presse ripostent. Le syndicat fait une déclaration à la bourse du travail. « Il y a eu treize journalistes syndicalistes interpelés. Le SPPG (Syndicat des professionnels de la presse de Guinée) condamne avec la dernière énergie cette interpellation brutale et inhumaine et attire l'attention de l'opinion nationale et internationale sur la violation grave de la liberté de la presse en Guinée, pourtant consacrée dans la charte de la transition », a déclaré le SPPG.
Les journalistes ont été libérés peu après 17 heures. Leur procès doit s'ouvrir la semaine prochaine. Ils sont accusés d'attroupement illégal.