La prise en charge de la santé mentale à Madagascar est encore très lacunaire selon l'association Psy-Kozy Madagascar et pourtant une augmentation des patients a été observée.
Sur les six hôpitaux psychiatriques de la capitale, par exemple, seuls quatre d'entre eux uniquement peuvent hospitaliser les patients, les deux restants ne prodiguant que des consultations externes. Par ailleurs, le personnel de santé spécialisé dans ce domaine est également encore insuffisant. Un fait qui n'est pas encore près de changer puisque le domaine de l'enseignement accuse très peu de nouveaux diplômés dans la branche. Le nombre de personnes souhaitant pratiquer la médecine de la santé mentale est encore restreint.
On recense uniquement 22 psychiatres actuellement, ce chiffre englobant les professeurs et étudiants en spécialisation. Il existe bien des « toby » qui prennent en charge des personnes souffrant de maladies mentales et d'addictions, souvent considérées de sources maléfiques, mais ils sont également très limités.
Par ailleurs, les patients souffrants de maladie mentale et d'addiction doivent également faire les frais de discriminations de la société, qui les traite souvent en paria. D'après les statistiques issues de trois grands hôpitaux psychiatriques de la capitale, 12,5% des patients sont alcooliques, 11% sont dépendants à l'héroïne et au cannabis. 8,1% souffrent de schizophrénie et 4,4% souffrent de troubles bipolaires et de dépression. 3,7% des patients souffrent de troubles psychotiques brefs. Beaucoup de patients ne viennent pas consulter, les addictions et maladies mentales étant également considérées comme honteuses.
Pour améliorer la prise en charge des patients, Psy-Kozy projette de sensibiliser la population sur les maladies mentales à travers 6 ateliers sur la réhabilitation psychosociale le 7 novembre prochain, en collaboration avec le centre psychosocial de Lyon, dans le cadre du mois de la santé mentale. Un centre de réhabilitation psychosociale est également en gestation.