Le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, a lors de sa mercuriale, prononcée lundi 16 octobre, dénoncé le trafic d'influence qui gangrène la justice congolaise.
Ce haut magistrat a fait cette dénonciation en la salle de congrès du Palais du peuple, à l'audience solennelle et publique organisée dans le cadre de la rentrée judiciaire, après deux mois de vacances de la Cour de cassation.
Firmin Mvonde a ainsi invité les acteurs judiciaires à la répression de trafic d'influence.
De son côté, le premier président de la Cour de cassation, Élie-Léon Ndomba Kabeya, a témoigné sa profonde gratitude au Président Félix Tshisekedi, pour la confiance placée en lui dans la lourde mission de « redorer le blason longtemps terni de la justice au sein de l'ordre judiciaire ».
Moyens de fonctionnement dérisoires
« Il ne peut y avoir justice de qualité lorsque les moyens de son fonctionnement sont dérisoires. Car, la misère rend la justice incapable d'assurer au droit la place qui lui revient dans une société développée, au sein de laquelle elle joue un rôle de régulation majeure », a rappelé Elie-Leon Ndomba, premier président de la Cour de cassation.
A travers son discours, il a démontré que la qualité de la justice d'un pays est un indicateur de son degré de développement. Malheureusement en RDC, regrette-t-il, cette justice rencontre plusieurs obstacles notamment la corruption, l'indiscipline des magistrats, le trafic d'influence, le manque des sanctions.
Elie-Léon Ndomba sollicite ainsi l'implication effective des autres pouvoirs : d'abord le législatif pour des réformes des textes légaux et la matérialisation de l'autonomie budgétaire du pouvoir judiciaire, ensuite l'exécutif pour rendre disponibles les moyens financiers.
Il a témoigné sa profonde gratitude au Président Félix Tshisekedi, pour la confiance placée en lui dans la lourde mission de « redorer le blason longtemps terni de la justice au sein de l'ordre judiciaire ».
Améliorer les conditions de vie
Quant au bâtonnier national Michel Shebele, il a plaidé pour l'amélioration des conditions de vie des magistrats retraités.
« Que devient le magistrat après des services rendus à la nation ? C'est l'abandon, la misère, pas d'assurance maladie ni de frais funéraires, pas de rente pour les conjoints. Pourtant, la loi reconnaît à ces magistrats à la retraite tous les droits leur dus, des avantages sociaux qu'il sied de leur appliquer, une fin de service honorable », a-t-il rappelé.
En juillet dernier, le parquet général près la Cour de cassation avait mis à la disposition du public trois numéros verts pour dénoncer les abus des magistrats en vue d'améliorer l'action judiciaire en RDC. Ces numéros sont : 0891082881, 0899554101 ; 0835339833.