Gabon: 'Cher Monsieur le Ministre du Pétrole et du Gaz'

17 Octobre 2023

Je tiens à vous adresser ma contribution pour la réussite de la transition en toute humilité et respect.

Selon le droit, ne pas dénoncer les crimes, les vols, les détournements et autres infractions fait de nous des complices des auteurs de ces actes répréhensibles.

De plus, notre ancienne constitution permet à tous les citoyens de dénoncer de tels agissements.

Je ne suis pas ici pour dénoncer qui que ce soit, mais je vous demande humblement de procéder à un audit rapide, en particulier au sein des sociétés du secteur pétrolier qui cèdent leurs parts à d'autres.

Pourquoi un audit rapide est-il nécessaire ?

Tout simplement parce que feu le Président Omar Bongo Ondimba avait mis en place, dans les années 2008/2007, un comité conjoint avec toutes les sociétés pétrolières de l'époque, dans le but d'éliminer complètement le torchage de gaz d'ici 2010. Ce comité était connu sous le nom de "Torchage Zéro à partir de 2010".

Lors du décès de feu Omar Bongo Ondimba, ce projet a été abandonné, même si l'État gabonais avait investi une somme considérable (plusieurs millions de dollars) pour sa réalisation.

C'est la raison pour laquelle un audit est nécessaire, car à l'époque, l'État avait autorisé ces sociétés à acheter tout le matériel nécessaire à la réussite de ce projet, notamment des compresseurs d'air de grande taille destinés à réinjecter le gaz dans les réservoirs souterrains.

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Bien que ces sociétés aient acheté ce matériel, elles ont récupéré toutes leurs dépenses dans les coûts pétroliers (cost oil).

Étant donné que ce projet n'a jamais vu le jour, d'autres sociétés ont transféré ce matériel, qui a coûté une fortune à l'État gabonais, vers leurs filiales dans le monde entier, où le torchage de gaz n'est plus pratiqué.

Ce gaz appartenait autrefois à l'État gabonais, car certains contrats d'exploitation et de partage de production (CEPP) ne concernaient que le pétrole brut, tandis que le gaz restait la propriété de l'État.

Cependant, certains individus ont fait signer des avenants à ces contrats afin de pouvoir exploiter ce gaz.

Pourquoi ont-ils fait cela alors que l'État aurait pu exploiter directement ce gaz afin de fournir du gaz moins cher aux centrales électriques d'Alenakiri à Owendo et de Cap-Lopez à Port-Gentil ?

Ceci est ma modeste contribution pour le CTRI, car de nombreuses choses doivent être mises à jour.

Au cours des 14 dernières années, de nombreuses erreurs ont été commises, et cela est souvent dû aux nominations qui ont été faites.

Parfois, des personnes compétentes et expérimentées sont mises de côté, alors qu'elles pourraient apporter une réelle valeur ajoutée.

Tous les responsables du ministère du Pétrole qui ont supervisé ce projet sont gabonais et ce sont des ingénieurs chevronnés qui ont travaillé partout dans le monde. Ils sont tous encore en vie.

Pour le développement de notre pays, le CTRI aura besoin de financements.

Cependant, il y a beaucoup d'argent dans le secteur pétrolier que ces sociétés doivent à l'État. Je connais bien cette situation car je représentais mon ancien employeur au sein de ce comité et, à l'époque, nous avions déjà réceptionné plusieurs compresseurs d'air pour la réinjection du gaz.

Je suis Armand Dagraca Tchitembo,

Ancien Directeur Général Adjoint d'une société pétrolière à Port-Gentil.

Cordialement,

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