La société SMR, ex Astron court le risque de perdre son autorisation d'exploitation de la mine de zircon de Niafourang si elle n'arrive pas à faire adhérer le projet aux populations locales. L'Etat du Sénégal lui a notifié le processus de retrait de l'autorisation.
L'entreprise Astron, désormais SMR, titulaire d'une licence d'exploitation de la mine de zircon à Niafourang (Casamance) peine à dérouler ses activités d'exploitation de sables métallifères du littoral, riches en zircon et en minerais titanifères (ilménite, rutile...). A l'origine, la non-adhésion des populations locales au projet, au motif que la préservation de l'environnement et des ressources d'une zone déjà menacée par la montée du niveau de l'océan n'étaient pas pris en compte. Donc, pas rassurées (populations) de l'étude environnementale. Chemin faisant, les mêmes récalcitrants disent adhérer à l'idée d'exploitation de la mine mais cette fois-ci sans la société Astron.
Une impasse qui inquiète la société minière. Face à la presse, l'ingénieur géologue, Ibrahima Diaw, représentant de la compagnie australienne Astron qui a découvert le gisement de zircon de Niafourang a invité l'Etat à appeler toutes les parties autour de la terre pour trouver une issue heureuse. Il précise que la compagnie minière a reçu une notification de retrait de l'autorisation d'exploitation, faute de n'avoir pas exercé d'activités. Un avertissement qui à ses yeux ne tient pas puisque la mesure de suspension est toujours de vigueur. Détentrice d'un permis d'exploration depuis 2006 et d'exploitation courant 2008-2010, renouvelé en 2022, la société ex Astron entend poursuivre ses activités d'exploitation de cette mine. Et pour ce faire, elle appelle l'Etat et les populations à reconsidérer leur position pour permettre à la compagnie de rentabiliser ses lourds investissements.
Aston s'est beaucoup déployé pour aider les populations à mieux comprendre les enjeux qui se jouent autour de cette mine de zircon. « Au départ, une bonne partie de la population s'était opposé à l'exploitation de cette mine. Et les raisons évoquées étaient valables parce qu'il est question de leur existence, leur survie. Elles n'ont jamais connue un tel projet dans leur localité. Donc, « leurs inquiétudes étaient légitimes », admet-il. Mais, voilà que Astron a fait visité « leurs représentants à Diogo (un village de Méouane région de Thiès) où la société Grande Côte Operations (GCO) exploite la mine de Zircon, et avoir tenue beaucoup de rencontres d'échanges, de sensibilisation, elles (populations de Niafourang) ont fini par comprendre qu'elles ont plus à y gagner qu'à y perdre ». Mais, le seul bémol, « c'est le rejet d'Astron par les populations au profit d'une société Chinoise, inexpérimentée qui fait dans la corruption pour entrer en possession de cette mine », a soutenu l'ingénieur géologue, directeur du cabinet Harmony Group, qui a réalisé les études d'impact environnemental.
Le retrait de l'autorisation notifié à Astron
A ce sujet, la Directrice générale des Mines et de la géologie, Roseline Mbaye Carlos de préciser que dans la Constitution du Sénégal, il est bien dit que « les ressources naturelles appartiennent au peuple et qu'elles sont utilisées pour l'amélioration de leurs conditions de vie ». Il faut relever que le projet d'exploitation des minéraux des minéraux lourds de Niafourang a souffert depuis « le départ à nos jours du manque d'adhésion des populations de la localité », admet Mme Carlos. Et ce, malgré les concertations initiées par les autorités administratives de la région de Ziguinchor. A l'en croire, malgré ce blocage, « l'Etat a tenu à accompagner l'entreprise en renouvelant l'autorisation d'exploitation de petite mine en février 2023 sur la base d'engagements donnés par Astron à faire adhérer les populations au projet ». « Ce qui n'est toujours pas le cas», s'en désole-t-elle. Bien que les populations aient reconsidéré leur position mais sans l'entreprise SMR, ex Astron, « le processus de retrait de l'autorisation a été notifié à la société minière », a-t-elle fait savoir.