Le coup d'État survenu le 26 juillet dernier au Niger a bouleversé le destin de plusieurs dignitaires du régime qui se trouvaient à l'étranger en missions officielles ou en voyages privés. Contraints de vivre en exil, ces personnalités sont désormais confrontées aux réalités souvent douloureuses d'une vie loin de chez elles, avec la menace constante d'arrestations à leur retour au pays.
Parmi les anciens ministres et hauts fonctionnaires en exil, on retrouve des figures politiques de premier plan telles qu'Hassoumi Massaoudou (Affaires étrangères), Alkache Allada (Commerce), Kassoum Moctar (Formation professionnelle), Ibrahim Yacouba (Énergie et Énergies renouvelables), ainsi que le général Abou Tarka, ex-patron de la Haute autorité à la consolidation de la paix (HACP), et Daouda Takoubakoye, directeur de cabinet adjoint du président Bazoum avant le coup d'État.
D'autres dignitaires pris au piège du coup d'État ont préféré d'autres destinations pour leur exil. Rissa Ag Boula, ancien ministre d'État à la présidence de la République, a choisi Paris, où il avait déjà ses habitudes. Salamatou Gourouza, ex-ministre de l'Industrie, a opté pour Dakar, une ville qu'elle connaît bien. Oumar Moussa, ancien directeur de cabinet adjoint à la présidence de la République, a trouvé refuge à Liège, en Belgique.
Pour ces anciens dignitaires, la transition vers une vie en exil s'accompagne d'une série de défis. Fini la gratuité du logement, de l'électricité, des billets d'avion et des soins médicaux, auxquels ils étaient habitués en tant que hauts responsables du régime. À présent, ils doivent faire face à des factures, des files d'attente dans les aéroports, des contrôles aux frontières, des tâches autrefois gérées par les services du protocole d'État.
Le coup d'État a pris ces dignitaires au dépourvu, les obligeant à faire preuve de débrouillardise pour faire face aux charges financières de l'exil. Certains puisent dans des économies à l'étranger, tandis que d'autres reçoivent le soutien de proches ou d'hommes d'affaires reconnaissants. La solidarité entre anciens collègues et l'aide de dirigeants régionaux, comme le président ivoirien Alassane Ouattara, sont également des sources de soutien pour certains en exil.
Cependant, l'horizon de ces dignitaires reste incertain, car la durée de leur exil et les conditions de leur retour demeurent inconnues. La menace d'arrestation et de poursuites judiciaires au Niger plane sur leur tête, les confrontant à un choix difficile entre la prison et la vie à l'étranger.
La vie en exil s'avère être un défi tant sur le plan personnel que politique pour ces anciens dirigeants qui, jusqu'au 26 juillet dernier, étaient au sommet de la République nigérienne.