Tivaouane — L'universitaire et islamologue sénégalais Abdoul Aziz Kébé déplore le « profond déséquilibre » existant entre les parties au conflit israélo-palestinien.
« Dans cette situation, il y a un profond déséquilibre entre les partie », a dit à l'APS Abdoul Aziz Kébé, professeur d'arabe à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar, quelques jours après le lancement d'une offensive de l'armée israélienne contre la bande de Gaza, en réaction à une attaque du Hamas en territoire israélien.
« Israël, dit-il, jouit de l'appui inconditionnel de l'Occident qui en fait le symbole de son expiation de la barbarie dont elle a fait montre à l'encontre des Juifs, avec la Shoah ».
« Nous avons entendu la quasi-totalité des pays occidentaux proclamer leur allégeance à Israël, et [qu'ils] sont prêts à intervenir militairement à ses côtés si son existence est menacée », poursuit le professeur Kébé.
Il a relevé que depuis le début de la question palestinienne l' »expansion d'Israël sur les territoires palestiniens (...) a engendré leur rétrécissement, puis leur encerclement par les colons juifs, au mépris des résolutions incantatoires des Nations unies ».
« Dans une impunité totale, Israël, assisté par les pays occidentaux, se comporte comme un État voyou », dénonce Abdoul Aziz Kébé, mettant en garde contre toute tentative de « déplacer le problème sur le terrain religieux », la question palestinienne étant « une question nationale et humaine », qui « transcende toutes les religions ».
« Aussi bien les chrétiens que les juifs de Palestine sont concernés au même titre que les musulmans », note-t-il, ajoutant que « les exactions d'Israël, les violations des règles du droit international et des principes du droit humanitaire impactent sur tout le peuple de Palestine, toutes religions confondues ».
Il évoque le rapport Goldstone, consacré à l'opération « Plomb durci » à Gaza de 2009 et le rapport McGowan-Davis, portant sur l'opération « Bordure de protection » (juillet-août 2014), dont les conclusions mettent en cause Israël, accusé de perpétrer « un génocide rampant qui finira, si on ne l'arrête pas à temps, par devenir un génocide tout court ».