L'eau est au coeur du changement des écosystèmes. Son absence peut entrainer un déséquilibre environnemental au regard de son rôle dans la régulation du climat d'un lieu bien déterminé. Il est important de prendre soin des zones humides qui sont les réservoirs d'eau de précipitation.
L'eau c'est la vie, a-t-on l'habitude de dire. C'est l'un des éléments les plus importants de la planète. Selon les scientifiques, le pourcentage d'eau contenu dans le corps humain se situe autour de 60% chez l'adulte. L'eau est également indispensable pour l'équilibre environnemental. Les milieux d'eau douce de façon générale, en contribuant au stockage du carbone et l'augmentation du taux d'humidité dans l'air autour, la flore des milieux humides participe à la régulation du climat et de l'équilibre écologique des écosystèmes. Au Burkina Faso, c'est le cas par exemple du lac de Tingrela, les différents cours d'eau (le Mouhoun, le Nazinon, le Nakambé,...), la mare d'Oursi, des barrages, des marécages et bien d'autres. Ces zones humides sont considérées comme des amortisseurs dans la mesure où elles absorbent les précipitations et atténuent l'impact des crues.
Elles servent de rempart contre la sécheresse. Dans la région du Sahel, la mare d'Oursi du fait de son étendue (plan d'eau 1 800 hectares) revêt d'une importance capitale pour la vie des habitants, mais aussi pour la biodiversité. C'est l'une des raisons qu'elle a été classée RAMAR, un traité international qui prône la conservation et l'utilisation rationnelle des zones humides. Malheureusement, ce site écologique comme d'autres zones humides du pays est sous la menace d'un déséquilibre de son écosystème. Ce qui provoque un climat aride dans la zone. Deux raisons peuvent expliquer cet état de fait. La première constitue une cause naturelle notamment le changement climatique marqué par une faible pluviométrie.
La variabilité spatio-temporelle de la Pluviométrie
En effet, dans une étude sur la « Variabilité spatio-temporelle de la Pluviométrie dans les Zones soudaniennes, Soudano-Sahélienne et Sahélenne du Burkina Faso » réalisée par Lawankiléa Chantal Noumpoa Karambiri de l'Institut national des sciences et des sociales et Raogo Noël Gansaonré du Centre universitaire de Gaoua, il s'est agi de mobiliser les quantités de pluie annuelle de 1921 à 2018 de trois zones climatiques que compte le Burkina Faso. Il s'agit des données pluviométriques de Bobo-Dioulasso, Ouagadougou et Dori. Pour identifier les années et périodes humides ou sèches, les indices de précipitation de chaque zone climatique ont été calculés, puis présentés sous forme de graphiques, dans l'optique de déterminer les différences de variations temporelles et spatiales de la pluviométrie.
Ainsi, les résultats ont montré une tendance générale à la baisse des quantités de pluie qui tombent sur le territoire du Burkina Faso. A cette variation temporelle vient s'ajouter une forte variation spatiale des quantités de pluie au regard des moyennes pluviométriques enregistrées dans les trois zones de l'étude. Toute chose qui permet d'affirmer que la baisse de la pluviométrie a un impact sur le déséquilibre environnemental. La deuxième raison est liée à l'activité humaine qui contribue à l'assèchement des plans d'eau. Il s'agit entre autres des abattages massifs des arbres, l'ensablement et la pollution de ces lieux par des activités agricoles (cultures maraichères) et minières (industrielles et artisanales).
A la lumière des faits, la protection et la gestion durable de ces zones humides qui reçoivent d'énormes quantités d'eau restent cruciales. L'atténuation des effets du changement climatique peut être une réalité par la prise de conscience et, en adoptant un comportement qui ne porte pas atteinte à ces niches écologiques.