Cameroun: La coopération Cameroun / USA - Amour a sens unique

17 Octobre 2023

En 2015, le Cameroun brisait son sacro-saint principe de refus d'une présence militaire sur son sol. La guerre contre Boko Haram avait obligé le Cameroun à autorisér l'implantation d'une base de drone américaine dans la partie septentrionale du pays.

Après le refus de Yaoundé d'abriter Agricole, les États-Unis sous le couvert de Boko Haram ,pouvait s'installer au coeur du golf de Guinée .Ce n'est pas nouveau, car en 1957, bien avant les indépendances, l'Amérique avait installé une représentation diplomatique. Non pas pour accroître sa coopération avec le Cameroun, mais avec pour seul but, contrôler à partir de Yaoundé l'expension du communisme dans la région. Pour preuve , les états unis ont soutenu le départ du Cameroun septentrionale anglophone vers le Nigeria.

Entre 1957 et 2023 il est impossible de trouver au Cameroun un pont financé par les Etats Unis, une route financée par les USA, un barrage ou une infrastructure à fort impact social.

Et les entreprises américaines alors :

LE CAS D'AES SONEL

En 2001 le Cameroun était sous ajustement structurel, son économie pilotée par le FMI. La SONEL faisait face à d'énormes difficultés notamment la vétusté de ses installations, barrages, lignes électriques, la gestion managériale et les subventions répétées de l'état. Le FMI en a profité pour imposer au Cameroun une entreprise américaine qui sur la base du cahier des charges devait réinvestir pour booster la production et valoriser l'immense potentiel du pays.

Une fois installée, le coût de l'électricité kilowatt heure est passé de 36Fcfa en 2001 à 97 FCFA pour les ménages avant son départ, le chiffre d'affaire est passé de 73 milliards en 2001 à 245 milliards en 2012. Mais alors, non seulement le cahier des charges n'avait jamais été respecté, le pays avait atteint un niveau record de délestages ,70% de production perdus, là où on s'attendait à une perte non technique de 5% au trop. AES SONEL au lieu d'investir dans les infrastructures s'est retrouvé en train d'investir 15 milliards de FCFA dans la fibre optique, un investissement plutôt curieux qui n'avait rien à voir avec le cahier des charges.

Le 11 juin 2013 à San Francisco, à la surprise générale, alors que les camerounais vivaient dans le noir et que ses prestataires réclamaient jusqu'à 08 milliards de FCFA d'impayés, AES-SONEL recevait l'International Edison Award 2012. Le plus prestigieux des prix dans le secteur électrique aux Etats-Unis, attribué par L'Edison Electric Institute (EEI).

Une fois que le Cameroun a commencé à mettre la pression sur la maintenance des barrages, notamment Song Loulou, Lagdo , etc.. juin 2014, l'entreprise qui recevait le prix EDISON il y a un an quittait le Cameroun. Les délestages d'AES Sonel aurait fait plus de morts qu'une guerre au Cameroun.

LE CAS DE GEOVIC

En 2003 l'ambassadeur des états -unis au Cameroun Niels Marquardt arrive au palais de l'unité avec une entreprise américaine GEOVIC, entreprise intéressée par l'exploitation et l'exploitation du cobalt au Cameroun. Selon les études, le Cameroun disposerait d'une des plus grosses réserves de cobalt au monde, minerai utile dans la fabrication de batteries lithium au moment ou le monde migre vers l'énergie propre et véhicules électroniques, ce métal est aussi utile pour les alliages métalliques ce qui a fait rêver le Cameroun qui se voyait dans un délai proche, exportateur des conteneurs et bateaux portes conteneurs.

En 2007 avec la complicité du FMI, le gouvernement avait octroyé à cette entreprise 35 milliards de FCFA pour démarrer le projet d'exploitation. Non seulement l'argent a disparu, mais après enquête il s'est avéré que cette entreprise n'avait aucune expérience dans le domaine, pire elle ne disposait même pas d'un bureau aux USA, et avait été expulse de la bourse de Toronto.

Vingt ans plus tard en 2023, rien, pas une seule brouette sur le site, et alors que le gouvernement pensait à la remplacer, GEOVIC a revendu sa licence à une autre entreprise américaine Phoenix Mining qui elle aussi sans expérience dans le domaine était oblige de s'agripper à la chinoise Sinohydro-Zinghight pour programmer le démarrage du projet cette fin d'année 2023.

LE CAS D'HYDROMINE

En 2005, une entreprise américaine du nom d'Hydromine débarquait au Cameroun, son DG, un certain Peter Briger annonçait un investissement de 5000 milliards de FCFA dans le projet de Bauxite de Minim Martap. Sans bureau, sans portefeuille financier, sans aucune expérience dans le secteur, le Cameroun découvrait par la suite qu'il s'agissait d'une start-up américaine créée en 2004 dans le Delaware. Un an après sa création elle détenait le permis de la plus grande réserve de bauxite au monde, celle de Minim Martap.

Avec un capital d'un million de FCFA, l'entreprise avait fini par vendre ses parts dans ce projet pour se retrouver avec 10 %, ceci jusqu'en 2018 lorsque l'état, las d'attendre, confiait le projet à d'autres partenaires. Entre temps, en 2015, Hydromine annonçait la construction d'un barrage de 1024 MW, celui de Grand Eweng. L'avenir a donné raison à ceux qui n'ont pas cru en ce projet qui devait démarrer en 2017.

LE CAS DE SOUTHWEST INTERNATIONAL CONSTRUCTION CORP

En 2015, accompagné de Dr. Derrin R. Smith, chef adjoint de la section des Affaires politiques et économiques de l'ambassade des Usa au Cameroun, le groupe américain Southwest International Construction Corp basé en Floride a présenté un projet de construction de 200 logements par mois et 2000 logements par an au Cameroun.

Ce groupe américain envisageait commencer par une usine de préfabriqués, mettant en évidence la grande technologie américaine dans la construction des maisons, ensuite la construction du Marché Congo de Douala et les logements de Bwang-Bakoko .

Aucun de tous ces projets n'est en cours, les responsables locaux sont au tribunal avec certains clients.

LE CAS DE GEENRAL ELECTRIC

Alors que CAMRAIL voulait remplacer les Wagons chinois par ceux de General Electric après la catastrophe d'Eseka, 09 locomotives avaient été commande aux américains. Malgré l'accord et validation par le président Paul Biya, ce projet avait suscité tellement de tensions entre les deux parties, GE brandissant la menace d'un procès .Qu'est-ce qui s'était réellement passé ?

Toujours est-il, cette épisode a laissé un goût amère dans les rapports avec cette structure, et pour preuve, alors qu'elle était favorite pour l'installation et la livraison des turbines sur le site du barrage de Nachtigal, c'est finalement Elecnor qui remportera l'appel d'offre de près de 70 millions de dollars.

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