Le monde syndical grogne au Burkina Faso. Lors d'une réunion de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGTB), son secrétaire général s'est livré à une critique en règle du mode de fonctionnement du gouvernement et de mesures jugées « liberticides » prises jusqu'ici. L'intersyndicale appelle à un meeting à la fin du mois à Ouagadougou.
« Nous avons un certain nombre de préoccupations sur lesquelles nous souhaitons interpeller les autorités », a déclaré Moussa Diallo, secrétaire général du CGTB, lors de cette réunion.
Compilés dans un communiqué final lors de sa réunion annuelle, la CGTB n'a pas vraiment mâché ses mots à l'endroit du gouvernement de transition. Elle a évoqué plusieurs mesures prises par le MPSR 2, le gouvernement de transition, qu'elle juge « abusives ».
« Cela se traduit sur le terrain par des disparitions forcées de citoyens, des enlèvements par des individus armés et cagoulés, des enrôlements forcés, des mesures de fermeture d'organe de presse, des révisions de texte, etc... Ces pratiques liberticides connaissent une exacerbation sous le MPSR 2 et c'est une préoccupation essentielle que le peuple burkinabé a payé assez cher », a tancé M. Diallo.
Ces pratiques des autorités sont jugées « liberticides » et dénoncées avec virulence par le syndicat. Ainsi, l'organisation donne rendez-vous le 31 octobre à un meeting à Ouagadougou à la Bourse du travail.
Une date loin d'être anodine car il s'agit, dans le pays, de la journée des martyrs. C'est aussi cette date qui a valu en 2014 la chute de Blaise Compaore, faute de n'avoir pas entendu la contestation de la rue.