Dakar — Un représentant des jeunes au deuxième Forum international sur la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes, ouvert mardi à Dakar, a plaidé pour l'accès à « une éducation sexuelle complète ».
Parlant au nom des jeunes, lors de cette rencontre prévue pour se dérouler jusqu'au 20 octobre prochain, Arona Sow, membre du conseil d'administration de l'ONG Action et Développement (ACDEV), a insisté sur l'importance de la Santé reproductive des adolescents et des jeunes (SRAJ).
« La SRAJ doit être défendue, et cela passe notamment par l'accès à une éducation sexuelle complète », mais aussi par la mise à disposition de services « pour prévenir, diagnostiquer et traiter les infections sexuellement transmissibles (IST) et par des conseils en matière de planification familiale », a expliqué M. Sow.
Les jeunes doivent de même être mieux informés de leurs droits et « s'émanciper », ce qui leur permettrait d'avoir la possibilité de retarder leur mariage ou de refuser des avances sexuelles non désirées, a-t-il indiqué.
La prise de conscience des jeunes sur leur avenir « s'affirme davantage », soutient Arona Sow, selon qui les jeunes ne veulent pas être considérés par les « comme des bénéficiaires passifs mais plutôt comme des acteurs ».
« Pour des millions de jeunes du monde entier, le début de l'adolescence amène non seulement des changements corporels mais aussi de nouvelles formes de vulnérabilité aux violations des droits de la personne dans les domaines de la sexualité, du mariage ou de la grossesse », a indiqué M. Sow.
« Des millions de filles sont forcées à des relations sexuelles non consenties, ce qui les mettent en danger de grossesse non désirée, d'avortement et d'accouchement à risque ainsi que de contraction d'infections sexuellement transmissibles notamment le VIH », a-t-il poursuivi.
Il s'y ajoute qu' « un très grand nombre » de garçons adolescents sont obligés de faire avec « l'obstacle à l'information et aux soins de santé reproductive », et même ceux qui ont la possibilité d'accéder à « des informations correctes sur leur santé et leurs droits, se retrouvent souvent sans possibilité d'accéder aux services dont ils ont besoin ».
D'où l'importance de tenir ce forum international sur la santé de la reproduction des adolescents, en ce qu'il sert de lien entre action et recherche, selon docteur Cheikh Tidiane Athie, directeur exécutif de l'ONG AcDev, Action et Développement.
De même, ce forum veut « répondre à des problématiques concrètes, en favorisant une réflexion et des échanges autour d'expériences originales », a relevé docteur Athie, parlant d'un espace d'échanges permettant « d'unir le potentiel d'équipes universitaires et de professionnels de santé publique, engagés dans une pratique de terrain ».
Il est aussi attendu de ce forum qu'il puisse associer des intervenants venant d'organismes de différents pays et contribuer à « la délivrance efficace de services de santé holistiques et adaptés aux jeunes », point incluant notamment « un accès universel à des informations correctes en matière de santé sexuelle et reproductive ».
Il y a aussi la mise à disposition de « divers moyens de contraceptions sûrs et abordables », « des conseils attentifs », « des soins obstétricaux et prénatals pour toutes les femmes et les filles », « la prévention et la gestion des infections sexuellement transmissibles, comme le VIH », a détaillé Cheikh Tidiane Athie.