Madagascar: Épidémie - La lutte contre la poliomyélite demeure difficile

La quatrième campagne de vaccination contre la poliomyélite a commencé, hier. Les enfants de moins de 15 ans sont les principales cibles.

Une mission difficile. Vonisoa, une mère de famille dans la ville d'Antananarivo, n'a pas permis aux agents vaccinateurs de donner des doses de vaccin contre la poliomyélite à sa fille, hier, lors de l'ouverture de la quatrième campagne de vaccination contre cette maladie handicapante. « Ma fille a reçu toutes les doses de vaccin, avant son neuvième mois.

On m'a expliqué à l'époque que ces vaccins la protégeront de plusieurs maladies, dont la poliomyélite, pendant toute sa vie.

Elle a même reçu un certificat pour cela. Donc, pour moi, ce n'est plus la peine de la vacciner », lance-t-elle. Sa soeur, un agent de santé, a beau la convaincre de l'importance de ce vaccin, mais cela n'a pas suffi pour la faire changer d'avis.

« Elle m'a prévenu que des adultes ont été infectés par la poliomyélite, mais pour moi, nous sommes protégés. En tout cas, je ne suis pas convaincue par ces campagnes de vaccination. Pour moi, elles sont trop commerciales », enchaîne-t-elle.

Sa fille sera toutefois inscrite dans la liste des enfants vaccinés, en cette quatrième campagne de vaccination, comme lors des précédentes campagnes.

Les agents vaccinateurs ont marqué son petit doigt gauche avec un feutre, bien qu'elle n'ait reçu aucune dose. « Des vérificateurs vont passer », indiquent-ils à la mère de famille, pour expliquer le pourquoi de cette marque.

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Mission diffcile

Ce cas de parents qui refusent de faire vacciner leurs enfants n'est pas isolé, pendant les campagnes de vaccination. « Il y en a beaucoup.

Certains vont jusqu'à nous menacer », nous confient des agents de santé, pour montrer la difficulté de cette mission.

La question est de savoir où ils vont jeter les doses de vaccin supposées « consommées » dans leur rapport, mais qui n'ont pas été utilisées en réalité, avec les personnes qui ont refusé de se faire vacciner.

S'ils les jettent dans la communauté, cela va générer un nouveau risque de propagation du virus, s'ils arrivent dans la bouche.

Le vaccin anti-poliomyélite étant un virus atténué.

Les règles d'hygiène, comme le lavage de mains avec de l'eau et du savon, régulièrement, la défécation dans les lieux appropriés, sont encore très peu respectées à Madagascar.

Alors que ce sont les meilleurs moyens, après le vaccin, de se protéger contre ce virus.

Il faut plusieurs campagnes de vaccination pour éliminer la poliomyélite. Madagascar en est à sa quatrième, cette année, après la nouvelle hausse des cas, et notamment, la détection de la maladie chez des adultes.

La hausse des enfants avec zéro dose de vaccin, pendant l'épidémie de coronavirus, explique ce regain épidémique.

Se faire vacciner à plusieurs reprises est indispensable, pour se protéger contre cette maladie, selon des professionnels de santé. Voilà la raison de ces campagnes répétées.

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