Madagascar: École privée - Les salaires des enseignants affectent l'enseignement

Dégradation de la qualité d'apprentissage. C'est la réalité quand on parle de l'enseignement à Madagascar.

Le niveau des salaires des enseignants pourrait être en cause.

Les enseignants, surtout ceux des écoles privées, se plaignent de ne pas pouvoir vivre décemment avec le salaire qu'ils perçoivent.

À cela s'ajoute le retard du paiement de celui-ci.

Or, le salaire compte parmi les motivations des enseignants en exerçant leur métier.

Ces problèmes peuvent, par conséquent, impacter négativement la qualité de l'enseignement à Madagascar.

C'est le cas de cette enseignante d'une classe de neuvième dans une école privée de la capitale, qui a souhaité garder l'anonymat pour préserver son emploi.

« Je ne perçois que 55 000 ariary par mois alors que je travaille six heures par jour. J'ai l'impression de travailler gratuitement alors que le travail est tellement éreintant.Cela affecte la motivation dans l'exercice du métier.Je ne m'implique plus totalement dans mon métier surtout à l'approche de chaque fin de mois, mais je le néglige », explique cette dame.

Elle ne reçoit son salaire que chaque 8 ou 10 du mois suivant si on se réfère encore à son propos.

L'éducation étant, par ailleurs, un métier sacré, ces cas peuvent engendrer beaucoup de mauvaises conséquences.

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Salaire commun

Ces cas peuvent aussi diminuer le nombre des enseignants dans les écoles privées ainsi que le niveau de l'enseignement à force de devoir toujours trouver de nouveaux enseignants pour remplacer ceux qui abandonnent.

« Je vous confie que je suis en train de créer ma propre activité pour ne plus à dépendre de ce métier. Je pourrais arrêter d'enseigner si mon salaire ne connaît pas de hausse. J'attends juste un peu que mon business marche », selon cet autre enseignant qui a préféré de même garder l'anonymat.

Pour plusieurs enseignants, les problèmes restent le paiement à temps et l'augmentation des salaires.

Des réalités à considérer surtout pour les propriétaires des établissements scolaires privés.

« Les associations d'écoles privées n'ont pas de salaire uniforme pour tous les enseignants.Leur salaire est payé selon les contrats qu'ils ont signés au début de leur travail », explique Célin Rakotomalala, le rapporteur de l'association des écoles privées dans la capitale.

Le code du travail impliquant le salaire minimum d'embauche (SMIG) à Madagascar n'affecte pas les écoles.

« Cette loi est désignée pour ceux qui travaillent près de 300 heures par mois, alors que les enseignants ne travaillent parfois que près de 80 heures tous les mois », continue le rapporteur.

Il y a, par contre, des écoles qui peuvent payer le double du SMIG.

La limitation des salaires est en fonction des établissements et de leurs revenus.

Les enseignants sont quand même appelés à exercer honnêtement leur métier pour assurer l'avenir des jeunes malgaches.

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