La crise politique se durcit de plus en plus à Antananarivo. La marche collective de certains chamboule le programme des autres.
Suite à l'interminable manifestation des onze postulants à la course présidentielle, qui jusqu'ici n'aboutit à rien, les organisateurs évènementiels sont contraints de suspendre les activités culturelles. En outre, depuis deux semaines, bon nombre de spectacles et concerts ont été reportés.
La maison de production Bro Label, par exemple, devait organiser un grand showcase de rap le samedi 14 octobre dernier à Behoririka, mais finalement, les membres ont décidé de l'annuler au dernier moment pour des raisons de sécurité.
L'atmosphère politique dans la capitale étouffe, et provoque surtout un sentiment de mécontentement des affiliés du secteur culturel. « Nous sommes déçus , on ne nous considère pas. C'est triste ! Nous ne pouvons pas tout organiser la nuit. Nous avons les adolescents, les lycéens comme public cible. La majorité d'entre eux sont des mineurs. Il est difficile d'assurer leur sécurité même si leurs parents les accompagnent, en ces moments si tendus. C'est trop risqué », se désole Robert Andriafetra, un jeune organisateur de festivités. Par dessus tout, les manifestants circulent partout dans la ville.
Apparemment, la révolution chou-fleur fane les artistes voulant nouer un lien avec leurs convaincus. Eux qui commençaient à redresser leur économie, frappée de plein fouet par la pandémie. Quelques-uns arrivent même à dire que si cela continue ainsi, la situation sera pire que celle de la période précédente. « Entre 2020 et 2022, c'était pour le bien-être de nos concitoyens. Nous avons mis en veille les évènements festifs pour casser la chaîne de transmission », explique un chanteur. A présent, ce sont les politicards qui paralysent les affaires.
Combien de temps durera cette querelle politique ? Dieu seul le sait ! Donc, les managers, les artistes et les maîtres de cérémonies vont devoir croiser les doigts, prier pour que ça se termine vite, en attendant un vent plus favorable.
