Le prix du pain va-t-il connaître une nouvelle hausse au Sénégal ? En tout cas, c'est le souhait de la Fédération Nationale des Boulangers du Sénégal (FNBS) qui a fait face à la presse hier, mardi 17 octobre, pour exposer les difficultés croissantes auxquelles le secteur fait face. La rencontre qui s'est déroulée sous la présence d'Amadou Gaye, président de ladite fédération, a mis en lumière les problèmes qui secouent le secteur tels que l'augmentation « vertigineuse » des intrants, des tarifs d'électricité, les défis liés à la non-application des règlementations en vigueur et les violations persistantes des normes d'hygiène et de livraison du pain ».
Les boulangers du Sénégal, en butte aux difficultés récurrentes de leurs charges de production, s'investissent pour une nouvelle hausse du prix du pain. Aussi, ils ont annoncé, au cours d'un face-à-face avec la presse, qu'ils vont tenir une rencontre pour demander l'augmentation du prix de la baguette de 200 grammes de minimum 50 francs de son prix actuel. « Nous sommes fatigués et confrontés à une situation critique. Nous faisons face à des hausses inexpliquées, ce qui a mis en péril la viabilité économique de nos boulangeries. Depuis plusieurs années, le secteur de la boulangerie traverse des difficultés de divers ordres qui entravent sa croissance au profit d'un pan incontrôlable de l'informel.
Durant cette année de 2023, nous avons rencontré à plusieurs reprises le ministre du Commerce et ses services pour trouver des solutions sur les hausses inexpliquées des intrants qui intensifient le problème des boulangers. Mais les boulangers ne peuvent pas attendre longtemps. Les solutions doivent provenir maintenant au plus haut niveau », a déclaré M. Gaye. En plus de cela, les boulangers ont dénoncé « l'incohérence entre les normes de régulation et leur application sur le terrain ».
Ils ont également fustigé « l'anarchie régnant dans le secteur, avec des pratiques non conformes aux normes d'hygiène et de sécurité, telles que la vente de pain dans des conditions d'hygiène douteuses, la livraison effectuée dans des moyens de transport inappropriés, et l'ouverture de nouvelles boulangeries sans respecter les normes de distance et les dispositions réglementaires nécessaires ». À cela s'ajoute « une incompréhension » avec le ministère du Commerce sur la méthode de contrôle du poids du pain, qui engendre « des amendes salées » aux boulangers. Pour remédier à cette situation insoutenable, les boulangers ont invité le gouvernement à agir rapidement. A défaut, la Fnbs et structures affiliées entendent recourir à « la convocation des conseils régionaux pour une révision du prix et poids du pain. Nous solliciterons une hausse minimum de 50 francs sur la baguette standard ».