En butte, de manière sporadique, à des difficultés depuis quelques années, la société de transport public Dakar Dem Dikk semble avoir emprunté une nouvelle voie vertueuse que confirment quelques chiffres livrés par son Directeur général, Ousmane Sylla, en poste depuis septembre 2022.
En trois ans, la société de transport public Dakar Dem Dikk a connu trois Directeurs généraux.
Une instabilité dans le top management qui est, quelque part, à l'image des difficultés auxquelles l'entreprise fait face régulièrement et qui ont pour noms : vétusté du parc, temps d'attente long des usagers, taux d'immobilisation important des bus, pertes sèches... Nommé à la tête de la société en septembre 2022, Ousmane Sylla, dans un entretien accordé au « Soleil », confie dérouler, « avec les hommes et les femmes engagés » qu'il a trouvés sur place, une stratégie de transformation de l'entreprise avec beaucoup d'actions qui sont en cours.
À l'en croire, les premiers résultats enregistrés prêtent à l'optimisme.
« Nous avons augmenté nos recettes de plus de 45 %, réduit nos charges de plus de 15 % et augmenté notre flotte de plus de 25 % », se félicite-t-il.
Toutefois, il reconnaît qu'il reste encore beaucoup à faire par rapport aux attentes des Sénégalais.
C'est pourquoi, a-t-il annoncé, « d'ici peu », Dakar Dem Dikk va réceptionner 370 nouveaux bus. Ce qui va permettre à la société de transport de doubler sa flotte.
« Ce sera avant la fin de l'année. La formation des conducteurs a déjà commencé et le site pour accueillir les bus déjà aménagé », annonce Ousmane Sylla. Par le passé, Dakar Dem Dikk a reçu beaucoup de bus, mais cette fois-ci, le Directeur général veut rompre d'avec ce qui se faisait en termes de gestion.
« Nous allons mettre en place un système qui va nous permettre de mieux sauvegarder le patrimoine et d'avoir une utilisation efficiente et rationnelle. Nous sommes en train de tout restructurer, d'enclencher une nouvelle dynamique avec un personnel déterminé et le soutien du gouvernement », indique celui qui est, par ailleurs, maire de Kédougou.
À la question de savoir comment il a réussi à remettre la société en route, Ousmane Sylla explique qu'il n'y a pas de magie dans le management d'une société.
« D'abord, il faut éliminer les pertes et les gaspillages. Ensuite, il faut structurer, fixer des objectifs à soi-même et à chaque membre du personnel et tout faire pour les atteindre. C'est ce que nous avons fait. Les gens ont compris notre démarche et tout le monde s'y est engagé », précise-t-il.
Sénégal Dem Dikk : de nouvelles lignes pour un meilleur maillage du territoire
Depuis quelque temps, la société Dakar Dem Dikk a procédé à une vaste restructuration des lignes de Sénégal Dem Dikk qui assure le transport interurbain, tout en développant de nouvelles lignes.
Cela, à travers un maillage du territoire qui repose sur trois axes : les lignes du nord, les lignes du sud et les lignes du centre.
Si bien que, aujourd'hui, les 14 régions du Sénégal sont toutes desservies, selon le Directeur général de Dakar Dem Dikk, Ousmane Sylla.
L'objectif est de faire en sorte que chaque capitale régionale soit connectée aux départements. Cette politique est sous-tendue par une philosophie qui tient à coeur M. Sylla.
« Nous considérons désormais que chaque bus qui s'arrête est une perte, donc il faut les faire rouler le maximum possible au lieu qu'on attende qu'il y ait des voyageurs », explique-t-il.
Actuellement, une cinquantaine de bus partent en région. Avec les nouveaux véhicules attendus, la flotte sera doublée, assure Ousmane Sylla.
« Cela nous permettra d'avoir des liaisons fréquentes, parce qu'aujourd'hui, nos bus sont pleins trois à cinq jours à l'avance, donc le besoin est là. Nous sommes dans une dynamique où nous allons augmenter nos recettes, les services et la qualité du service », soutient-il.
Concernant le transport urbain, les longs temps d'attente s'expliquent par le taux important d'immobilisation, d'après le Directeur général. « Ce taux représente entre 50 et 60 % du parc actuel pour deux raisons principales : pannes de longue durée, caillassage ou brûlage », regrette-t-il.