Dakar — Le coordonnateur de la cellule de suivi et de capitalisation des résultats de la neuvième édition du Forum mondial de l'eau, Mohamed Chérif Diatta, a invité, mercredi, à Dakar, les parlementaires à accorder une place privilégiée à l'eau en lui accordant d'importantes ressources financières.
« Au regard du rôle essentiel des ressources en eau pour le développement durable et les fortes menaces qui pèsent sur elles, il est vital que les parlementaires accordent une place centrale à l'eau et à l'assainissement dans les allocations budgétaires, car il y va de notre sécurité », a affirmé M. Diatta.
Il représentait le ministre de l'Eau et de l'Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, à la cérémonie d'ouverture du séminaire parlementaire régional organisé par l'Assemblée nationale du Sénégal, l'Assemblée parlementaire de la francophonie et l'Agence française de développement.
« La sécurité de l'eau pour la paix et le développement » est le thème des travaux de cette rencontre de deux jours.
Allouer d'importantes ressources à l'eau et à l'assainissement « nous aidera à mieux maîtriser les enjeux cruciaux d'aujourd'hui et de demain, notamment en matière de sécurité alimentaire, de sécurité sanitaire, de paix [...] et de développement durable », a dit Mohamed Chérif Diatta aux députés prenant part au séminaire.
Insistant sur l'importance de cette ressource vitale pour l'humanité, il signale que « malgré les progrès réalisés dans le monde, 2,2 milliards de personnes ne disposent toujours pas de services d'eau potable gérés en toute sécurité ».
Selon lui, 3,5 milliards de personnes ne disposent pas de services d'assainissement gérés « en toute sécurité », et 2 milliards de personnes n'avaient encore accès à des de services d'hygiène de base en 2022, dans le monde.
« Hydrodiplomatie »
« Quarante pour cent des personnes vivant dans le monde n'ont pas accès à [une eau courante] et 70 % [de la population mondiale] n'ont pas accès à l'assainissement de base », a souligné le coordonnateur de la cellule de suivi et de capitalisation des résultats de la neuvième édition du Forum mondial de l'eau.
Il plaide pour le renforcement de l' »hydrodiplomatie », autour de « programmes essentiels d'intérêt régional dans le domaine des infrastructures », en vue de l'accès à une eau courante du plus grand nombre de personnes.
L'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal et l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie sont des « leviers essentiels » avec lesquels les États peuvent « assurer la sécurité de l'eau », a rappelé M. Diatta.
Pour sa part, le président de l'Assemblée nationale du Sénégal et vice-président de l'Assemblée parlementaire de la francophonie, Amadou Mame Diop, a invité les parlementaires à « prendre pour référence essentielle le programme d'action pour l'eau, qui a été adopté lors [du neuvième Forum mondial de l'eau » au Sénégal.
« Les parlementaires doivent prendre une part active dans la sensibilisation et la recherche de l'équité territoriale, en ce qui concerne la répartition des ressources et des investissements » en eau, a proposé Amadou Mame Diop.
« Il faut une véritable synergie [...] des États, de la société civile et des partenaires au développement, pour faire face aux difficultés liées à la disponibilité et à la qualité des ressources en eau, à l'insuffisance ou à l'absence de réseaux d'assainissement, à la faiblesse des capacités institutionnelles », a souligné M. Diop.