Burkina Faso: Un PDI à la barre pour vol de 10 poulets

18 Octobre 2023

C.A., 51 ans, cultivateur déplacé interne ayant trouvé refuge à Sidéradougou, dans la Comoé (Banfora) était devant les juges de la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Bobo-Dioulasso, le vendredi 13 octobre 2023.

Ils répondaient des faits de vol de poulets, le 5 août dernier, dans un village voisin. Le procès a été expéditif car il a vite reconnu les faits. Il soutient qu'il a posé son acte pour pouvoir s'occuper de sa famille qui a été chassé de leur village. Selon son récit, c'est aux environs de 7 heures qu'il s'est saisi de la volaille dans un panier à poule dans l'intention de les vendre.

« Seulement 4 poulets étaient gros. Les autres étaient des poussins », a-t-il déclaré aux juges. Selon le procureur, même si C.A. se trouvait en difficulté, il ne devait en aucun cas poser cet acte qui n'honore pas les Personnes déplacés internes (PDI). Le prévenu ayant reconnu son tort et promis de ne plus recommencer, le parquet a requis une peine d'emprisonnement de 12 mois et une amende de 500 000 F CFA, le tout assorti de sursis à exécution. Dans sa décision, le tribunal a suivi les réquisitions du parquet.

« J'ai arrêté de consommer la drogue depuis mon arrivée au Burkina Faso »

M.A. a comparu, le vendredi 13 octobre 2023, en matière correctionnelle, devant le TGI de Bobo-Dioulasso pour répondre des faits de détention illicite de stupéfiant. Les faits remontent au 31 juillet 2023, lorsque M.A. a été épinglé à la gare d'une compagnie de transport en commun parce qu'il tentait d'expédier un sac contenant de la drogue (la quantité n'a pas été dévoilée) dans un pays voisin.

A la barre, il a vite reconnu les faits, précisant néanmoins que le sac ne lui appartenait pas et qu'il serait pour son frère qui était le destinataire du colis. « Mon frère est revenu de Ouagadougou sans son sac et il a continué au pays. Le sac est arrivé après et j'étais chargé de le lui expédier », s'est-il expliqué devant les juges. Interrogé s'il était au courant du contenu du sac, il a répondu par l'affirmative. « J'ai arrêté de consommer la drogue depuis mon arrivée au Burkina Faso », a-t-il répondu au procureur qui voulait savoir s'il en consomme. Pour le procureur, M.A. était au courant du contenu du sac et il sait que la détention est illégale et réprimée mais il voulait l'expédier.

Il a fait savoir au prévenu qu'il n'était pas obligé d'obéir à son frère. Pour lui, il pourrait être poursuivi pour trafic. Le ministère public a de ce fait demandé au tribunal de déclarer M.A. coupable des faits de détention illicite de stupéfiant et de le condamner à 3 ans de prison dont une année ferme et un million F CFA d'amende aussi ferme. Après les plaidoiries de son avocat qui a demandé au tribunal d'être clément envers son client, le tribunal a reconnu le prévenu coupable des faits. En répression, il l'a condamné à 3 ans de prison avec sursis et une amende d'un million F CFA ferme.

Epinglé par une caméra de surveillance

S.M., éleveur âgé de 20 ans et résident au secteur 14 de Bobo-Dioulasso a comparu, le vendredi 13 octobre 2023, devant la chambre correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso pour répondre des faits de vol. En effet, il était poursuivi pour avoir soustrait frauduleusement un vélomoteur dans un service. Sans ambages, S.M. a reconnu les faits. Selon son récit, il s'y est rendu pour voir son ami. Ayant constaté l'absence de ce dernier, il s'est emparé d'un vélomoteur sur les lieux et s'en est allé.

« J'ai remarqué que le démarreur était gâté. Donc, j'ai introduit la clé de ma maison et la moto a démarré », a-t-il expliqué. Il dit avoir eu des remords après son forfait mais a eu peur de revenir déposer la motocyclette à sa place. Selon lui, il n'avait aucune intention de vendre l'engin. Selon le procureur du Faso près le TGI de Bobo-Dioulasso, son argumentaire ne tient pas dans la mesure où il n'est pas allé restituer la moto.

A en croire le parquet, c'est après visionnage des caméras de surveillance aux abords du service que le prévenu a été identifié. Estimant que l'infraction est constituée, le ministère public a demandé à la cour de le déclarer coupable des faits. En répression, il a requis 12 mois de prison et 500 000 F CFA d'amende, le tout assorti de sursis. Le tribunal a reconnu S.M. coupable des faits de vol et l'a condamné à 24 mois de prison et 500 000 F d'amende, le tout assorti de sursis.

Il se volatilise avec la moto de son ami

B.A., commerçant de 35 ans, résident au secteur 4 de la cité de Sya est prévenu d'abus de confiance. Il répondait de ces faits, le vendredi 13 octobre 2023, devant la chambre correctionnelle du TGI de Bobo-Dioulasso. Les faits remontent au 9 janvier 2023, lorsque S.B., la victime, prête sa motocyclette à B.A. pour faire ses courses. Celui-ci ne reverra jamais son engin car le prévenu a disparu « des radars ».

Selon le récit du mis en cause, il a eu un accident de circulation avec la moto. « Après l'accident, j'ai voulu réparer la motocyclette avant de la lui remettre mais malheureusement la réparation a pris du temps », a-t-il dit. As-tu informé S.B. que tu as eu un accident avec sa moto ? A cette question du tribunal, B.A. a répondu par la négative. Selon le parquet, il n'y a aucun doute que l'accusé n'avait aucune intention de remettre la moto dès lors qu'il a fait plus de 6 mois avec l'engin.

Il a fallu une plainte de la victime pour que la police mette la main sur lui. L'infraction d'abus de confiance étant caractérisée, le ministère public a demandé aux juges de l'en déclarer coupable et de le condamner à 24 mois de prison dont 12 ferme et une amende de 500 000 F CFA avec sursis. La victime quant à elle, s'est constituée partie civile et a réclamé une nouvelle moto d'une valeur de 500 000 F. Dans sa décision, le tribunal l'a déclaré coupable. En répression le tribunal l'a condamné à 24 mois de prison et une amende de 500 000 F, le tout assorti de sursis à exécution. La cour a également condamné B.A. à payer la somme de 500 000 F à la victime.

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