La délégation de l'Union européenne au Burkina Faso a organisé, le mercredi 18 octobre 2023 à Ouagadougou, un atelier de validation de l'évaluation finale du programme population.
Mis en oeuvre de 2018 à 2023 en partenariat avec la direction des politiques de populations et la direction générale de l'économie et de la planification, le Programme « population » veut renforcer les interventions de connaissance et de maitrise des dynamiques de populations.
Ainsi, le Programme « population » a produit des résultats forts comme la délivrance de plus d'un million de jugements supplétifs d'acte de naissance, la mise en place et la dynamisation de 752 centres secondaires d'état civil au sein des formations sanitaires pour favoriser l'enregistrement systématique des naissances dans les délais légaux de 2 mois.
En plus de cela, il y a eu la prise en charge de 11 000 cas de Violences basées sur le genre (VBG) par 539 structures d'accueil, la formation de 2 800 agents de santé à base communautaire, etc. A ceux-ci, s'ajoute la création de 342 écoles des « clubs des maris et pères burkinbila » ayant sensibilisé 6 000 hommes au droit à la santé sexuelle et reproductive et la lutte contre les VBG, etc.
Le Programme « population » a également contribué à la mise en oeuvre de plusieurs politiques nationales, telles que la Politique nationale de population du Burkina Faso (PNP 2010-2030) qui vise à réduire le taux de croissance démographique à 2,25% en 2030, à travers l'accroissement du taux de prévalence contraceptive, etc. Pour discuter, valider les principaux résultats de l'évaluation et les recommandations, la délégation de l'Union européenne au Burkina Faso a tenu, le mercredi 18 octobre 2023 à Ouagadougou, un atelier.
Selon la cheffe de l'équipe de la section gouvernance de la délégation de l'Union européenne au Burkina Faso, Yolanda San José, ce programme a permis de fournir une analyse globale et indépendante de la performance du Programme, de tirer des enseignements, d'identifier les bonnes pratiques et de faire des recommandations. Cela, de manière à améliorer les interventions présentes et futures.
Selon elle, l'Union européenne est satisfaite des résultats, car, ce sont des résultats bien précis avec un impact direct sur l'amélioration des conditions de vie des Burkinabè surtout des femmes et des enfants. « Nous avons aidé à délivrer plus d'un million de jugements supplétifs d'acte de naissance.
Nous avons aussi travaillé ensemble avec toutes les institutions, les gens de la société civile, ainsi que les partenaires qui avaient les mêmes objectifs », a-t-elle déclaré. Mme San José a confié qu'un programme a été établi sur la santé reproductive sexuelle et sur la planification familiale. Elle a ajouté que sa structure prépare pour l'année prochaine, avec l'institution correspondante, un plan sur les VBG.
De nombreuses avancées
Et, dans ce cadre, la question de l'état civil est traitée de façon transversale. Pour le directeur des politiques de populations, Issa Zongo, le Programme « population » a un coût global de 26 342 105 euros, et est mis en oeuvre à l'échelle nationale par plusieurs acteurs. Il s'agit, entre autres, de l'UNICEF, l'Institut supérieur des sciences de la population (ISSP), Plan international-Burkina et de Save the Children.
Il a également laissé entendre que l'évaluation a permis d'apprécier les résultats engrangés dans la mise en oeuvre du Programme et cela grâce aux apports et contributions de tous. « A l'issue de la phase de collecte et d'analyse de données sur le terrain, un atelier de restitution des résultats préliminaires a été organisé, le 5 décembre 2022 », a-t-il indiqué. M. Zongo a aussi confié que les rapports démographiques de santé prouvent qu'il y a eu de l'évolution dans plusieurs domaines dans lesquels l'Union européenne est impliquée.
« Je parle de l'état civil où le nombre d'enfants ayant les actes d'état civil est autour de plus de 80%, ce qui n'était pas le cas dans un passé récent », a-t-il soutenu. Dans le domaine des VBG, a-t-il dit, l'enquête démographique de santé a révélé qu'il y a eu de nombreuses avancées. A titre illustratif, il a déclaré que concernant la planification familiale, en 2010, le pays était à une prévalence contraceptive d'autour de 15%. Et après l'Enquête démographique et de santé (EDS) 2021, la prévalence contraceptive moderne est passée à 32%.
« Ce qui est un progrès même s'il reste encore des efforts à fournir pour prendre en charge les besoins non-satisfaits estimés à environ 15% des femmes », a fait savoir M. Zongo. Au sujet des recommandations faites, de son avis, il est préconisé d'accompagner le gouvernement dans la mise en oeuvre de ses engagements, notamment dans le domaine de la population. En outre, selon l'expert en santé sexuelle et reproductive de la planification familiale, Ousmane Ouédraogo, l'évaluation s'est passée dans un contexte sécuritaire difficile.
Malgré cette situation, à l'entendre, les équipes ont travaillé en conséquence pour cibler les zones dans lesquelles les actions de collecte d'informations pouvaient se faire. Pour ce faire, elles se sont focalisées au niveau de la région des Hauts- Bassins, du Centre-Nord. « Mais nous avons développé des approches pour avoir des entretiens sous forme de télé conférence avec certains acteurs clé dans certaines régions qui n'étaient pas accessibles », a-t-il expliqué. Au finish M. Ouédraogo a recommandé de développer des approches plus adaptées en ce qui concerne certaines régions à fort défi sécuritaire.