L'insécurité alimentaire risque de s'aggraver davantage à Madagascar pour diverses raisons.
En effet, la filière maïs, qui constitue un des leviers de développement économique de la nation, ne cesse de se dégrader depuis ces dix dernières années.
Selon les statistiques publiées récemment, la production nationale de maïs a chuté de 447 000 tonnes en 2012, à près de 266 000 tonnes l'an dernier.
Également, un grand problème de disponibilité de semences de maïs a été évoqué pour cette campagne culturale.
La prochaine production risque ainsi d'être compromise alors que les professionnels et les éleveurs au sein du secteur aviaire ont déjà dénoncé que l'offre ne parvenait absolument pas à satisfaire leurs besoins en maïs servant à l'alimentation animale.
Certes, l'Etat a autorisé l'importation de 45 000 tonnes de maïs non concassé mais cela reste encore insuffisant pour combler le gap de 150 000 tonnes de ce produit, rien que pour la production de provendes.
Baisse considérable. Les acteurs au niveau du secteur aviaire ont déjà révélé le problème de disponibilité de maïs sur le marché local ces derniers temps.
Mais cela risque encore d'empirer étant donné que les quantités de semences de maïs disponibles sur le marché s'avèrent également insuffisantes, en accusant une baisse considérable par rapport à la production enregistrée l'année dernière, a-t-on appris.
Nombreux sont ceux qui se plaignent de ne pas pouvoir accéder à ces semences, notamment les paysans dans les régions d'Ambatondrazaka et d'Anjozorobe.
Les effets néfastes du changement climatique, pour ne citer que la sécheresse, ont affecté la filière maïs, notamment dans la partie sud de l'île.
En effet, cette spéculation se développe via des cultures pluviales.
En outre, des exploitants agricoles familiaux dans la région de Bongolava, une des zones à forte potentialité en matière de production de maïs, affichent une baisse de leur production étant donné qu'ils n'ont pu avoir accès aux engins pour la mécanisation de leurs terrains.
Secteur élevage touché
Un problème organisationnel et d'harmonisation des actions visant à développer la filière maïs, a ainsi été soulevé par les acteurs.
Raison pour laquelle, des exploitants agricoles ont tiré la sonnette d'alarme puisque le déclin de cette filière porteuse risque d'aggraver l'insécurité alimentaire, entraînant par la suite une insécurité proprement dite, ce qui constitue un facteur contraignant au développement du pays.
Par ailleurs, le secteur élevage, notamment l'élevage de poulets de chair et de poules pondeuses, sera fortement touché par ce problème de disponibilité de semences de maïs, puisque ce produit constitue plus de 60% des aliments destinés aux cheptels d'élevage.
Cependant, il est à rappeler que dans le cadre du Plan Emergence, l'Etat prévoit de créer des usines de production d'engrais, un intrant indispensable au développement de la filière maïs, ainsi que de booster la production de semences certifiées de maïs.
La promotion des exploitations à grande échelle n'est pas en reste.
Mais dans la réalité, la situation est alarmante selon les acteurs de la filière.