Après la disparition de ses 900.000 F, Alassane, commerçant, a lancé un ultimatum dans sa mini-cité vendredi, sans réaction jusqu'à lundi dernier.
Le policier en charge de la circulation ce lundi après-midi au carrefour St-Michel a dû appeler des renforts pour mettre fin à une altercation. Laquelle mettait aux prises des individus ayant le projet de démolir une boutique, à d'autres personnes visiblement mobilisées par le tenancier de ladite boutique pour la protéger. Des éléments venus du commissariat du 8e arrondissement (non loin du Marché Dakar, dans l'arrondissement de Douala III) vont avoir le fond de l'affaire.
D'après les diverses auditions, tout a commencé le vendredi précédent. Alassane, 36 ans, propriétaire d'une boutique à Bonaloka (Douala II) et d'une autre au carrefour St-Michel, se rend chez lui - non loin de la première boutique - dans l'après-midi, pour une prière. Il tient un sac contenant 900.000 F en liquide. Le commerçant habite une mini-cité.
Au moment de commencer la salât, il estime sa véranda trop ensoleillée et décide d'aller prier à l'arrière du bâtiment. Ce faisant, il laisse sa porte entr'ouverte. A son retour, Alassane constate que son sac a disparu, le contenu avec. Il interroge le voisinage, mais apparemment personne n'a rien vu et ne sait rien. L'homme ressort alors du camp. Quand il revient en soirée, c'est pour lancer un ultimatum à la cantonade : si son argent ne lui est pas remis dans les trois jours, il va arriver quelque chose au voleur. Personne ne semble ému par la menace.
Lundi dernier, des voisins d'Alassane apprennent une nouvelle qui les secoue. Leur fils, Marius N., 22 ans, étudiant à l'université de Douala, est actuellement en train de marcher nu au carrefour St-Michel, en proie à un accès de folie furieuse. Les parents et des proches qu'ils mobilisent se déportent sur les lieux. Marius est bien là, en tenue d'Adam, et pas calme du tout : le maîtriser ne sera pas une mince affaire.
C'est alors que l'idée de démolir la boutique d'Alassane germe. Mais ce dernier a fait venir des gens, lui aussi. S'attendait-il à ce scénario ? Difficile à dire. Quoi qu'il en soit, le ton monte sur les lieux et sans l'intervention en deux temps de la police, l'affaire aurait pu dégénérer en bagarre rangée... Un proche de Marius raconte à l'officier de police présent l'épisode de vendredi, et impute directement l'accès de folie subite de l'étudiant au commerçant, qui aurait ainsi mis à exécution ses menaces. Le policier lui conseille de documenter davantage pareille accusation, et de porter formellement plainte.
Aux dernières nouvelles, Marius a été conduit au pavillon psychiatrique de l'hôpital Laquintinie. Alassane, lui, poursuit ses activités.