Au Mali, un compromis a été trouvé, le mercredi 18 octobre, pour le rapatriement des équipements des Casques bleus tchadiens positionnés à Tessalit, Aguelhoc et Kidal. Ce sujet freinait le désengagement du contingent tchadien de la Minusma. Pour l'état-major tchadien, en effet, « pas question d'abandonner notre arsenal, le retrait de nos hommes et de notre matériel doit avoir lieu en même temps ». Le blocage est aujourd'hui levé. Détails.
Au Mali, le désengagement de la Minusma des bases d'Aguelhoc et de Tessalit, dans la région de Kidal, se poursuit. Il a été engagé lundi 16 octobre 2023. Ces deux bases, tout comme celle de Kidal que la Minusma doit quitter le mois prochain, sont convoitées par l'armée malienne et par les rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP). Les deux camps, armes à la main, pressent d'ailleurs la mission onusienne de s'en aller au plus vite.
Hommes et matériel « en même temps »
Une partie non négligeable du contingent tchadien de la Minusma à Tessalit avait déjà été rapatriée en début de semaine, par avion. Mais l'armée tchadienne refusait d'évacuer la totalité de ses hommes, également présents à Aguelhoc et Kidal, sans avoir la garantie que les véhicules et les armes avec lesquels ils étaient venus au Mali puissent également rentrer au pays.
« Pas question d'abandonner notre arsenal », explique-t-on au sein de l'état-major tchadien, pour lequel « le retrait de nos hommes et de notre matériel doit avoir lieu en même temps ».
Le problème, c'est que les autorités maliennes de transition bloquent depuis le 24 septembre, à Gao, les convois logistiques censés transporter par voie terrestre ces équipements. En cause : la « situation sécuritaire » et l'offensive actuellement menée par l'armée malienne en direction de Kidal. « Les autorisations seront délivrées en fonction des améliorations constatées », insistait mardi 17 octobre, dans une note officielle, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop.
De quoi susciter des tensions entre les trois parties, Mali, Minusma et Tchad. L'armée tchadienne avait indiqué aux autorités maliennes, dès la semaine dernière, que le départ de ses soldats ne pourrait pas avoir lieu dans les délais prévus. La Minusma, tout en affichant sa volonté de respecter le calendrier de son retrait, voire de l'accélérer, s'était également inquiétée de ce blocage risquant de susciter des retards. Le ministre Abdoulaye Diop avait de son côté rappelé la mission onusienne à son « obligation » de s'en tenir aux délais impartis.
Matériel « essentiel » et « non-essentiel »
Mais un compromis a finalement été trouvé le mercredi 18 octobre au soir. L'état-major et le ministère tchadien de la Défense indiquent à RFI que les équipements de l'armée tchadienne seront bien rapatriés par voie terrestre, mais certains camions partiront directement des camps de la région de Kidal avec le « matériel essentiel ». Dans le même temps, les soldats tchadiens pourront donc tous rentrer chez eux, par avion. Quant aux camions qui attendent toujours à Gao, ils iront dans un second temps, lorsque les autorités maliennes le permettront, récupérer le matériel « non-essentiel ».
« Tout va bien entre le Mali et le Tchad », tiennent à préciser les sources officielles tchadiennes jointes par RFI. L'état-major malien n'a pas répondu aux sollicitations de RFI.