Le Fonds monétaire international (Fmi) a fait honneur à la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) en y présenté les perspectives de l'économie mondiale. Cette première en Afrique s'est tenue ce mercredi 18 octobre 2023 dans les locaux du Centre ouest africain de formation et d'études bancaire (Cofeb).
Quelques jours après les Assemblées Annuelles du FMI et de la Banque Mondiale qui se sont tenues à Marrakech, au Maroc, la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) fait partie des premières institutions choisies pour recevoir la présentation des Perspectives de l'économie mondiale. Réalisée tous les six mois, le FMI présente cette étude pour la première en Afrique.
« L'économie mondiale est encore convalescente mais elle ne se situe au même niveau dans les régions », estime le chef de Division Adjoint au FMI, M. Jean-Marc Natal qui présentait les projections faites sur l'économie internationale devant un parterre de cadres de la Bceao.
Un document dans lequel, cette institution de Breton Wood estime que la reprise mondiale est encore lente, les disparités entre les régions s'accroissent et les pouvoirs publics ont peu droit à l'erreur.
C'est dans cette dynamique que M. Natal, a cité les prévisions de référence, selon qui la croissance mondiale va ralentir, passant de 3,5 % en 2022 à 3,0 % en 2023 et 2,9 % en 2024, soit bien moins que la moyenne historique (2000–19) de 3,8 %.
Dans les pays avancés, le FMI s'attend à un ralentissement, la croissance passant de 2,6 % en 2022 à 1,5 % en 2023 puis à 1,4 % en 2024 alors que les effets du durcissement de la politique monétaire commencent à se faire sentir.
A l'en croire, les pays émergents et les pays en développement devraient voir leur croissance reculer légèrement, de 4,1 % en 2022 à 4,0 % en 2023 et 2024.
Avant d'aviser que l'inflation mondiale devrait régulièrement reculer, de 8,7 % en 2022 à 6,9 % en 2023, puis à 5,8 % en 2024, en raison du resserrement de la politique monétaire facilité par une baisse des cours internationaux des produits de base.
Et d'ajouter que l'inflation hors énergie et alimentation devrait diminuer plus progressivement, et globalement l'inflation ne devrait pas retrouver sa valeur cible avant 2025 dans la plupart des pays.
Sur cette lancée, M. Natal avise que les dynamiques récentes de 2023 ont relativement bien débuté. La politique monétaire globale commence à porter ses fruits.
La dette publique augmente ainsi que le service de la dette avec des risques plus faible d'un atterrissage brutal de l'économie mondiale. Et que les chocs de 2020 - 2022 ont laissé des cicatrices avec l'investissement qui a beaucoup souffert par cette situation notamment aux États-Unis où une augmentation de 3% de la consommation est notée.
Pour le Fonds, des mesures et des cadres de politique monétaire sont essentiels à ce stade pour que les anticipations d'inflation restent ancrées. Ce qui interpelle les Banques Centrales, attendues pour la définition de taux d'intérêt devant permettre de rendre accessible le coût de la location de l'argent pour le financement de l'économie des pays.
Une partie de l'étude montre l'évolution récente des anticipations d'inflation à court et moyen termes et celles des différents agents économiques.
Le document souligne le rôle complémentaire des cadres de politique monétaire, notamment des stratégies de communication, pour contribuer à ralentir l'inflation à un moindre coût pour l'activité économique en gérant les anticipations d'inflation des agents.
Alors que la fragmentation géoéconomique suscite de plus en plus de préoccupations, poursuit la même source, il est analysé comment les perturbations du commerce mondial des produits de base peuvent jouer sur les cours de ces produits, sur l'activité économique et sur la transition vers les énergies vertes.
Des mesures préconisées sur le court et long terme
Devant cette situation de tension, le FMI suggère des politiques avec effet à court terme. Le Fonds recommande de restaurer la stabilité des prix, d'éviter le stress financier, de normaliser la politique fiscale, d'éviter la crise systémique de la dette.
A cela s'ajoute la nécessité d'aider les plus vulnérables, d'assurer la sécurité alimentaire et de stimuler l'offre de travail.
Concernant les politiques déployant des effets à long terme, le FMI invite à intensifier le rythme des réformes structurelles spécialement celles qui favorisent l'entrepreneuriat et les investissements mais aussi d'accélérer la transition énergétique.
Dans cette dynamique, il est prié de renforcer la coopération internationale (besoin d'un multilatéralisme apaisée).