La mission de maintien de la paix en République démocratique du Congo (MONUSCO) a annoncé qu'elle avait commencé à consolider sa présence dans les points chauds du Nord-Kivu et de l'Ituri, conformément à l'approche proposée par le Secrétaire général dans son rapport spécial du 2 août 2023. A cet effet, la Mission a l'intention de fermer sa base de Lubero, au Nord-Kivu, d'ici au 31 décembre 2023. Depuis que la Mission a établi une présence dans le territoire en 2002, les soldats de la paix ont aidé à protéger les civils et à dissuader les attaques des groupes armés dans des conditions de sécurité volatiles.
Le maire de la municipalité de Lubero a publiquement remercié la MONUSCO pour l'aide apportée aux forces nationales dans la lutte contre les groupes armés et pour son soutien à la paix et à la sécurité dans la région. Afin d'assurer un retrait responsable du camp situé à environ 100 km au sud de Beni, la Mission a établi un nouveau comité conjoint pour travailler avec les forces armées de la RDC (FARDC) ainsi qu'avec la Police nationale congolaise (PNC).
21 années de collaboration
Tout en regrettant la « séparation douloureuse », le colonel Alain Kiwewa, administrateur du territoire de Lubero, a promis d'étudier, avec la délégation de la mission onusienne qui séjourne à Lubero cette semaine, les moyens de maintenir la collaboration qui a toujours existé entre la Mission et les autorités territoriales. « Une collaboration à laquelle nous tenons beaucoup », a-t-il souligné.
La Mission est présente dans le territoire de Lubero depuis 2002. Un déploiement dicté alors par la nécessité de protéger les civils contre la présence des rebelles du CNDP de Laurent Nkunda et leurs exactions envers les populations civiles.
Lubero a été la première base militaire du « Grand Nord-Kivu » (Beni-Butembo-Lubero). Au CNDP d'alors se sont ajoutés les rebelles des FDLR et d'autres groupes armés : la situation sécuritaire est plus que préoccupante ces années-là.
Une présence utile
« La présence de la MONUSCO a d'abord été un élément dissuasif pour tous ces miliciens qui, certes, continuaient à attaquer des civils le long de la route nationale numéro 4. Mais grâce aux patrouilles quotidiennes de la MONUSCO, ils étaient souvent mis en déroute », se souvient un habitant qui rappelle combien se déplacer était périlleux.
Le bourgmestre de la commune de Lubero, Joseph Kavahwere Balukwicha, se souvient lui aussi : « La MONUSCO a appuyé notre armée pour combattre les groupes rebelles qui faisaient alors la loi ici. La population était très contente de cet appui. L'impact de la présence de la MONUSCO a été palpable dans ce territoire où la paix est revenue, il y a même eu réunification du pays... Souvenez-vous que Lubero était sous domination du RCD/KML... ». Il regrette cependant que la persistance de l'insécurité causée par des groupes armés fasse oublier tout ce que la MONUSCO a apporté dans cette région.