Tunisie: Attaque de l'entité sioniste contre un hôpital de Gaza | Les Tunisiens descendent dans la rue

19 Octobre 2023

Les rues de Tunis, ici l'avenue H.Bourguiba, ainsi que d'autres villes du pays, sont devenues le théâtre d'une démonstration de solidarité sans précédent ©La Presse. koutheir KHANCHOUCH

« Le masque des droits de l'homme, de la liberté et de l'humanitaire est tombé, révélant une réalité où tous ces discours sont remis en question. Tous ceux qui soutiennent Israël sont des criminels », dénonce une manifestante.

La douleur et l'indignation ont inondé les coeurs de milliers de Tunisiens hier, alors que des nouvelles choquantes en provenance de Gaza ont secoué le monde. Avant-hier, l'armée israélienne a commis un acte irréparable, impardonnable, en bombardant un hôpital à Gaza, faisant près de 500 martyrs, dont de nombreux civils innocents, des femmes, des enfants et des nourrissons. Les images de l'horreur ont fait le tour du monde, provoquant une profonde douleur et une colère dévastatrice parmi les Tunisiens, qui ont décidé d'investir la rue pour exprimer leur soutien indéfectible au peuple palestinien.

Le choc provoqué par cette tragédie a été ressenti intensément en Tunisie, où des centaines de personnes ont convergé dans les rues de différentes villes pour dénoncer les crimes de l'armée israélienne. Ils se sont levés pour crier leur colère face au silence assourdissant des Occidentaux, qui semblent indifférents à la tragédie qui se déroule dans la bande de Gaza, soutenant aveuglément les génocidaires. Les manifestants réclament l'expulsion de l'ambassadeur de France, en signe de protestation contre le soutien inconditionnel de ce pays aux autorités de la colonisation israélienne. Israël agit sous une couverture internationale, ce qui ajoute à la frustration de ceux qui souhaitent voir des actions concrètes pour mettre fin à l'escalade de la violence.

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De tout âge, de tous horizons

Jamais les Palestiniens n'ont été confrontés à un tel génocide. Les rues de Tunis, ainsi que d'autres villes du pays, sont devenues le théâtre d'une démonstration de solidarité sans précédent. Des drapeaux palestiniens sont brandis fièrement, et les manifestants, de tout âge, scandent en choeur : « Le peuple veut libérer la Palestine ».

« L'occupation est directement responsable du massacre de l'hôpital, et ses mensonges évidents ne tromperont personne », nous dit Mourad, 37 ans, qui manifeste pour la première fois de sa vie.

A Tunis il est particulièrement frappant de voir la participation des enfants et des lycéens a ces manifestations pro-palestiniennes. Leurs voix, alors qu'ils demandent la libération de la Palestine, sont comme un baume pour le coeur meurtri de la nation. Une manifestante témoigne : « Les élèves devant le Théâtre municipal qui crient "le peuple veut libérer la Palestine", c'est en soi une victoire ».

L'ambassade de France a été encerclée par un cordon de sécurité pour protéger les installations diplomatiques. Mais la manifestation demeurait non violente dans l'ensemble, avec des slogans dénonçant les agressions israéliennes et appelant à la libération de la Palestine.

Parmi les manifestants, Raja, une mère de famille, jeune maman d'un enfant de deux ans, exprime son effroi face à l'horreur. D'une voix tremblante, elle s'indigne : « Ils tuent à huis clos, les assassins ! ». Le cri du coeur d'une mère, mais aussi le cri de tant d'autres qui ressentent la tragédie qui se déroule en Palestine comme si elle se déroulait dans leur propre foyer.

Confortée par la position de la présidence

L'Union générale tunisienne du travail (Ugtt) ainsi que la majorité des organisations de la société civile ont participé à cette manifestation historique, au lendemain du génocide perpétré à Gaza. La société tunisienne se tient unie face à l'injustice et à la barbarie, exprimant sa solidarité indéfectible envers le peuple palestinien.

En ces moments sombres, la voix du Président de la République, Kaïs Saïed, compte. « Il est temps, explique un manifestant, de profiter de la position de Kaïs Saïed sur cette question, pour maintenir la pression ». Un autre manifestant, Taha, explique: « Nous protestons, et nous espérons que d'autres nations se joindront à nous pour exiger la fin de ces atrocités. Entre eux et nous, il y a du sang et des larmes ».

Khouloud, une autre jeune maman, témoigne avec émotion de la situation difficile que traversent nos frères et soeurs à Gaza. Elle souligne que cette épreuve est sans précédent et appelle à l'action collective pour soutenir le peuple palestinien. Elle insiste notamment sur le fait que le monde arabe et tous ceux qui croient aux valeurs universelles ne doivent pas rester indifférents face à la violence perpétrée par l'État sioniste, et accuse l'Occident et les États-Unis de soutenir cette brutalité.

« Le masque des droits de l'homme, de la liberté et de l'humanitaire est tombé, révélant une réalité où tous ces discours sont remis en question. Tous ceux qui soutiennent Israël sont des criminels », a-t-elle dénoncé.

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