Sénégal: Embouteillages à Dakar et sa banlieue - Un supplice «endémique»

19 Octobre 2023

En attendant le développement des transports de masse, la mobilité urbaine reste toujours un casse-tête à Dakar et sa région. Malgré la mise en service du Train express régional (TER), les travaux d'amélioration de la mobilité, avec plusieurs autoponts réceptionnés et ouverts à la circulation et dans l'attente du Bus rapid transit (BRT) programmé officiellement sur les voies dédiées vers la fin de l'année, le mal persiste. Difficile d'arriver à l'heure au travail, à un rendez-médical... ou simplement de se déplacer dans la capitale sénégalaise, Dakar et sa banlieue, surtout aux heures de pointe, à causes des embouteillages monstres vécus partout et sur tous les axes routiers les plus fréquentés ou presque.

De longues colonnes interminables ou à perte de vue de voitures à l'arrêt, qui bougent à peine, entre le pont de Hann et la Cité des Eaux et s'étendant jusqu'aux deux stations de Castor. Véhicules particuliers, de services, cars de transport en commun, de transport de marchandises, camions, tricycles, motos, tous se retrouvent coincés dans des embouteillages tous les jours et à tout moment de la journée, en empruntant ce tronçon, à cause des travaux en cours de l'autopont sur les deux voies de Front de Terre. A l'image de cet axe, pareille situation est déplorée actuellement sur l'essentielles des routes les plus fréquentées, surtout aux heures de pointe, tous les jours ouvrables et même les week-ends. Causant d'énormes ennuies et désagréments aux usagers.

De Keur Massar (entre la forêt classée de Mbao et le nouvel autopont), la route nationale (RN1 - entre le rond-point Séven-up et Bountou Pikine, entre le Technopole et Patte d'Oie, malgré l'ouverture à la circulation des autoponts de Lobat Fall et croisement Cambérène), à la Corniche Ouest, en passant par l'autoroute entre Colobane et Dakar, les avenues Lamine Guèye, Blaise Diagne, Malick Sy (impactée par les travaux du BRT), Bourguiba (surtout la zone de Castor), la VDN, Liberté VI etc. et même les rues de quartiers qui servent de raccourcis, la réalité est partout la même.

Les embouteillages sont constatés désormais partout dans Dakar et sa banlieue. Et sur certains axes, ce ne sont pas qu'aux heures de pointe que la mobilité est pénible. Alors que nombreux s'accordent sur l'apport considérable de la mise en service du Train express régional (TER), en attendant le Bus rapid transit (BRT), l'autre projet de transport de masse qui sera officiellement sur les voies dédiées vers la fin de l'année, des travaux d'amélioration de la mobilité, avec plusieurs autoponts réceptionnés et ouverts à la circulation, les choses semblent toujours aller «de mal en pis». Car, maintenant, partout à Dakar, c'est le même scénario : des files de véhicules immobiles à perte de vue, se déplaçant à peine.

Les usagers des transports en commun «étouffent»

Une situation qui, de par sa nature désagréable, semble convaincre plus d'un que le mal reste entier. Surtout en cette période de forte chaleur où les nombreux passagers «étouffent» dans les transports en commun (bus, minibus, Ndiaga Ndiaye, cars rapides, taxis, clandos) et mêmes dans des véhicules particuliers et autres. Pis, si le phénomène a pendant longtemps été déplorable, les nombreux chantiers en cours, la dégradation avancée de plusieurs routes et rues notamment à cause des inondations, la forte demande depuis l'effectivité de la rentrée académique 2023-2024, avec le retour des élèves et personnels enseignants et administratifs dans les classes, donc à nouveau dans la circulation, entre autres, semblent aggraver le calvaire des usagers en ce mois d'octobre considéré encore comme le plus chauds.

Dans une contribution intitulé «Dakar : la mobilité urbaine à l'épreuve des embouteillages», parue dans Sud Quotidien du 23 janvier 2023, Pathé Ndoye, Expert en infrastructure de transport, écrivait que «cette situation s'explique par : une explosion démographique marquée par l'étalement du tissu urbain vers les communes périphériques (croissance de 3,5% de la population entre 2021 et 2022, prévision de 11% à l'horizon 2025) ; une mauvaise répartition spatiale des activités économiques créant ainsi des flux de migration pendulaires entre le centre-ville et la banlieue ; une forte croissance des véhicules particuliers individuels (entre 8 et 9% par an) due à la mesure de 2012 faisant passer l'âge des voitures admises au Sénégal, en provenance de l'étranger de 5 à 8 ans ; le déficit de capacité des infrastructures de transport et une offre de transport de masse largement insuffisante». Dès lors, les usagers dakarois et autres n'ont qu'à prendre leur mal en patience et espérer une réelle amélioration de la situation, notamment à la fin des grands projets en cours et d'autres à venir. Le phénomène semblant connaître un réel bond en avant en ce moment.

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