Thiès — Des cheminots à la retraite résidant au campement IF (infrastructure ferroviaire), un bloc de trois maisons attenant à la Cité Ibrahima Sarr (ex-Cité Ballabey) de Thiès ont déclaré, mercredi, ne pas comprendre leur "exclusion" de la liste des bénéficiaires de la mesure du Chef de l'Etat, offrant aux retraités des chemins de fer les logements qu'ils occupaient.
"Nous habitons Ballabey depuis les années 1980, nous avons pris part à tout ce qui s'y faisait en tant que cheminots", a dit Ousmane Ndiaye qui parlait au nom des occupants des logements, lors d'un point de presse tenu devant leurs habitations, qu'il dit »partie intégrante de la Cité Ibrahima Sarr ».
Lors d'une cérémonie de relance des chemins de fer, tenue durant son séjour à Thiès dans le cadre du conseil des ministres décentralisé de février dernier, le président de la République Macky Sall avait répondu favorablement à la vieille doléance des cheminots de disposer gratuitement des logements.
"Nous sommes à 100 mètres de Ballabey et nous participons à toutes les activités du quartier, qu'il s'agisse d'élection de délégués de quartier ou autres activités, en tant que cheminots comme tous les autres cheminots de la cité », a dit Ousmane Ndiaye.
Membre du premier bureau de l'Association des habitants de la cité Ballabey, dirigée alors par Madior Yali, le porte parole des note que le Campement IF était composé de logements d'astreinte, a-t-il expliqué. "Le doyen Issa Tall est là depuis 1983 et moi depuis 1988", a poursuivi l'ancien responsable des eaux et de l'assainissement des chemins de fer, retraité depuis 2016.
"Quand le président Macky Sall faisait don des logements, il n'avait pas fait de distinction, attribuant les logements à tous les cheminots qui habitaient la cité Ballabey". On a été exclus sans aucun fondement", a-t-il noté, estimant que c'est dans le processus d'exécution de la décision qu'ils ont été écartés, mais pas par le Chef de l'Etat lui-même.
Selon lui, les trois logements ont été recensés par la commission et leurs occupants avaient produit les documents réclamés, notamment des attestations de logement, en plus d'un jugement d'hérédité pour l'un des logements, dont le bénéficiaire effectif est décédé.
Le porte parole estime que si les agents de surveillance logés dans les environs de l'industrie Senbus, ont reçu leurs attestations, il devrait en être de même pour eux.
La superficie des trois logements dont les locataires n'ont pas été inclus dans le lot des bénéficiaires de la mesure, ne fait pas 30 mètres-carrés, a-t-il précisé, non sans ajouter que "qui peut le plus peut le moins".
Témoins de tout le processus depuis la privatisation en 2003 et début des démarches des cheminots pour bénéficier de ces logements, jusqu'à l'avènement du président Macky Sall qui a acté la décision d'offrir ces maisons à leurs occupants, ils ont été surpris d'avoir appris qu'ils ont été "exclus" des bénéficiaires, a dénoncé Ousmane Ndiaye.
Les locataires de ces maisons ont rencontré le gouverneur de la région de Thiès Alioune Badara Mbengue, sans suite, a-t-il dit.
Le 24 août dernier, un premier lot d'attestations a été remis sur les 155 retenues. Le reste des documents ont été distribués le 18 septembre dernier par le gouverneur.