Congo-Brazzaville: Assemblée nationale - Une quinzième législature décriée

Lancée sur les chapeaux de roue le 16 septembre 2022, la quinzième législature de l'Assemblée nationale semble réserver de nombreuses surprises à cause, entre autres, des comportements jugés inappropriés de certains élus.

Plus d'un an après son installation, la nouvelle législature fait grincer des dents même au sein de l'hémicycle. Conflits entre les ministres députés et leurs suppléants, des cadres nommés à de hautes fonctions qui siègent en lieu et place des suppléants, la liste des griefs est longue. Certains cadres frappés par des cas d'incompatibilité n'hésitent pas à arborer l'écharpe tricolore, lors des manifestations publiques et parler au nom de leur circonscription électorale.

S'agissant du conflit entre les ministres députés et leurs suppléants, la circulaire du premier secrétaire de la chambre basse du Parlement, Fernand Sabaye, datée du 13 octobre en dit long. Préoccupé par cette situation, le président de l'Assemblée nationale, Isidore Mvouba, a pris l'engagement, le 15 octobre, en marge de l'ouverture de la session budgétaire, d'écrire au Premier ministre, chef du gouvernement, pour mettre un terme à cet imbroglio qui règne depuis les précédentes législatures. À la veille de la rentrée scolaire 2023-2024, des ministres ont revêtu leur casquette de député pour apporter des kits scolaires aux apprenants et aux écoles.

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La majorité parlementaire n'est pas en reste

Pour garantir la cohésion et l'unité lors des travaux de l'Assemblée nationale, le président du groupe parlementaire de la majorité présidentielle, Accel Arnaud Ndinga-Makanda, a condamné le 17 octobre, au cours d'un échange, l'attitude de certains députés du Parti congolais du travail et ses alliés. « Tout au long des quatre sessions écoulées de la présente législature, il m'a été donné de constater que plusieurs députés de la majorité présidentielle ont brillé par des comportements blâmables. Il s'agit notamment des absences et des retards abusifs, des prises de paroles désobligeantes, des réactions intempestives et incontrôlées aux interventions des collègues et membres du gouvernement ; les départs précipités avant la fin des plénières, le port inaccoutumé de l'écharpe sur des tenues non appropriées et l'usage irréfléchi des forums et des réseaux sociaux », a-t-il rappelé, précisant que ces comportements qui sont de nature à ternir l'image de la représentation nationale sont à bannir à jamais.

Nécessité de former les députés

La quinzième législature a été marquée par l'entrée à l'hémicycle de 53 nouveaux députés, soit 35% de ses effectifs. On note aussi l'augmentation du nombre de femmes élues qui est passé de 11% à 15%, ainsi que la présence de plusieurs jeunes. Ainsi, le président de l'Assemblée nationale exhortait les nouveaux élus, dès leur entrée en fonctions, à faire preuve d'adaptation et d'assiduité. Tout ceci en exécutant avec efficacité, efficience et zèle la charge parlementaire dont ils sont mandataires. Il annonçait, par ailleurs, l'organisation des séminaires de renforcement des capacités à leur intention afin qu'ils puissent, espérait-il, acquérir des outils pratiques.

Il insistait, par ailleurs, sur le fait qu'à l'hémicycle le débat était libre et contradictoire, en évitant toutefois une chambre des agitateurs. « Un bon député n'est pas celui qui prend la parole à tout bout de champ, parfois dans le désordre et souvent hors sujet. Le bon député est celui-là même qui intervient avec intelligence et conscience, à l'admiration de ses collègues. Ici triomphe la force de l'argument et non l'argument de la force. Le respect de l'autre est de mise, tout comme est de rigueur le respect de la différence. Nous serons intraitables en matière de respect de la discipline, conformément au règlement intérieur de l'Assemblée nationale », promettait Isidore Mvouba.

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