Le ministre des Sports, de la Jeunesse et de l'Emploi, Dr Boubacar Savadogo a lancé, jeudi 19 octobre 2023, à Ziniaré, les activités de la « Maison des compétences du Burkina ».
Burkina Suudu Bawdè est désormais opérationnel. Encore appelé la « Maison des compétences du Burkina », en langue fulfuldé, il a été officiellement lancé, jeudi 19 octobre 2023, au Centre de formation professionnelle de référence de Ziniaré (CFPR-Z), par le ministre en charge de la Jeunesse, Dr Boubacar Savadogo. La cérémonie s'est tenue en présence du Président de l'Assemblée législative de la Transition, Dr Ousmane Bougouma, du Premier ministre, Dr Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela et de plusieurs membres du gouvernement.
Elle a été placée sous le thème : « Réformes du système éducatif orientées vers le développement des compétences pour l'emploi : défis, enjeux et perspectives ». Burkina Suudu Bawdè (BSB) est une concrétisation de la vision du chef de l'Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, de réformer le système éducatif pour permettre aux jeunes d'apprendre des métiers et d'entrer rapidement dans le monde du travail, a expliqué le Directeur général de la « Maison des compétences du Burkina », Kerabouro Palé. BSB regroupe 31 centres de formation professionnelle et devient le principal opérateur public de formation professionnelle au Burkina, a indiqué M. Palé.
Il va offrir une capacité d'accueil annuelle de 4 681 places et les apprenants seront encadrés par 304 formateurs dont des vacataires, a-t-il ajouté.
« L'offre de formation concerne 144 métiers dans neuf domaines qui sont le génie civil, le génie mécanique, le génie informatique, le génie électrique, les textiles, l'habillement, le cuivre, les pots, l'agroalimentaire, la maintenance industrielle, le génie électronique, l'hygiène et les soins corporels », a précisé le DG de Burkina Suudu Bawdè.
Les formations proposées en mode initial, contenu ou modulaire ont des durées qui vont de 1 à 18 mois, lesquelles durées seront révisées en tenant compte de la nouvelle vision de BSB, a fait savoir Kerabouro Palé.
Principal opérateur public de formation professionnelle
Le ministre en charge de la jeunesse et de l'emploi, a déclaré que la création de la « Maison des compétences du Burkina » constitue un « pas important vers une réforme globale » du système éducatif, désormais orienté vers le développement des compétences pour l'emploi.
Sa principale mission est donc de contribuer à la mise en oeuvre de la politique du gouvernement en matière de développement des compétences techniques et professionnelles, a développé Dr Boubacar Sawadogo.
Selon lui, cette option permettra aux jeunes de contribuer au développement du pays, en réduisant le taux de chômage et de sous-emploi.
Se référant à des chiffres officiels, le ministre Savadogo a déploré le fait que 9,5% des jeunes soient au chômage, 45,7% (de 15 à 34 ans) ne soient ni dans l'emploi, ni dans un programme d'éducation ou de formation, et que près de 2 millions de jeunes aient postulé, en 2023, pour 7 218 postes à pouvoir dans la Fonction publique.
Face à ce tableau jugé sombre, le ministre chargé de la Jeunesse, Dr Boubacar Sawadogo a estimé qu'il existe des opportunités à saisir dans d'autres domaines notamment dans la formation professionnelle.
Le représentant du parrain, Dr Hatimi Démé, a salué la décision des autorités de la Transition d'engager des « réformes courageuses » dans le sous-secteur de la formation professionnelle afin de l'adapter aux besoins de l'économie et de faciliter l'insertion professionnelle des jeunes.
Pour lui, le faible niveau de formation des jeunes, l'insuffisance d'information sur les opportunités pouvant améliorer leur employabilité, la précarité des jeunes et l'inégalité des revenus alimentent les frustrations, la haine et les griefs chez les jeunes.
Ces maux qui minent la jeunesse constituent des terreaux fertiles au développement des actes terroristes, a-t-il insisté.
Il a appelé les acteurs du secteur privé, principal pourvoyeur d'emplois, à jouer sa partition dans le processus amorcé par le gouvernement et à s'approprier Burkina Suudu Bawdè.
Le président du Conseil national de la jeunesse, Moumouni Dialla, a traduit la reconnaissance des jeunes Burkinabè. Il les a invités à fréquenter la « Maison des compétences » pour renforcer leurs capacités, afin de se prendre en charge et de participer activement au développement du pays.