Dakar — L'Agence nationale de l'aquaculture (ANA) a présenté aux banques un outil d'aide au financement des projets aquacoles, obtenu avec l'assistance technique de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a constaté l'APS, jeudi, à Dakar.
"Au Sénégal, on s'est rendu compte que les banques sont très frileuses pour financer l'aquaculture. C'est pour cette raison que la FAO nous a aidé à mettre en place un outil pour booster le financement des projets aquacoles", a expliqué Tening Sène, la directrice générale de l'ANA.
S'exprimant au cours d'un atelier de l'agence qu'elle dirige, Mme Sène assure que cet outil permettra à ceux qui veulent investir dans l'aquaculture d"'évaluer la rentabilité" de leur projet.
"Il permettra aussi aux banques qui reçoivent les demandes de financement d'apprécier la 'bancabilité' des projets" d'aquaculture, a-t-elle précisé.
"Soutenir la transformation des systèmes alimentaires en renforçant le développement de l'aquaculture et les partenariats public-privé innovants" est le thème de l'atelier auquel l'ANA a convié des assureurs, des banquiers et des aquaculteurs pour leur faire part de l'existence du nouvel outil.
Selon Mme Sène, au Sénégal, seule la Délégation à l'entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes accepte de financer les projets aquacoles. "Il n'existe pas encore une structure privée qui accepte de soutenir les investissements dans ce domaine", a souligné la directrice générale de l'Agence nationale d'aquaculture.
"À la fin de cette rencontre, nous espérons que les banques seront assez bien rassurées pour octroyer des financements à ceux qui veulent investir dans l'aquaculture, qui est très rentable", a-t-elle dit.
Mamadou Diop, le directeur de cabinet du ministre des Pêches et de l'Économie maritime, signale que "l'aquaculture est une réelle alternative à la pêche qui, aujourd'hui, est confrontée aux agressions et à la surexploitation des ressources de la mer, ainsi qu'à la raréfaction [...] de certaines espèces".
L'aquaculture fait partie des activités économiques phares de la troisième phase du Plan Sénégal émergent, qui sera mise en oeuvre durant la période 2024-2028, a rappelé M. Diop.
Selon lui, l'aquaculture contribue à la politique de souveraineté alimentaire du gouvernement, à la croissance économique du pays et à la création d'emplois.
Mamadou Diop a invité le secteur privé à investir dans l'aquaculture, et le secteur bancaire à financer les projets aquacoles, pour que l'ANA puisse atteindre ses objectifs en termes de contribution à la souveraineté alimentaire du pays.