Madagascar: 14ème journée de marche - Manifestation dispersée, des enfants asphyxiés et des blessés parmi les partisans du Collectif des candidats

Le mouvement mené par les onze candidats ne sera plus autorisé en plein sur la voie publique selon la préfecture de police.

Le Collectif des onze candidats a terminé sa quatorzième journée de marche, hier, par une issue mouvementée. Bien que le mouvement ait bien débuté vers 11h15 dans la plus grande quiétude à Antanikatsaka, il a terminé en échauffourées trois heures après. Les partisans de ces candidats sont, en effet, venus nombreux pour soutenir l'appel qui a été lancé la veille afin de poursuivre les revendications. Ils sont donc partis du quartier d'Antananikatsaka et ont traversé l'axe principal pour rejoindre Itaosy-Cité, brandissant les messages qui réclament le remaniement de la commission électorale et de la HCC, le rejet des dates des élections, et le départ du gouvernement actuel. Le rejet de la nationalité française d'Andry Rajoelina retentit toujours dans les rangs des manifestants.

Trouble-fête

Mais la sérénité a duré moins d'une heure. Et ce malgré la présence de quelques éléments des forces de l'ordre depuis Antanikatsaka. Vers midi, les éléments de l'état-major mixte opérationnel, notamment des unités d'élites des sections d'intervention de la police nationale et de la gendarmerie, embarqués dans quelques tout-terrains et une blindée sont venus à Itaosy pour jouer les trouble-fête au mouvement des onze candidats. Vers midi et demie, les premiers coups de gaz lacrymogènes ont vite dispersé la foule qui occupait une grande partie de l'axe menant vers le quartier « Itaosy-Cité » depuis « Betavoahangy ».

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Petite fille

Le vent de panique a gagné les rangs des manifestants et les meneurs du mouvement, comme Hery Rajaonarimampianina, Roland Ratsiraka ou Marc Ravalomanana, décident également de fuir les odeurs suffocantes des gaz répulsifs. La foule, quant à elle, s'est précipitée dans les moindres recoins pour tenter d'échapper à cette frappe des forces de sécurité et de sauver leur peau. Les premiers blessés apparaissent. Provisoirement, nos enquêtes sur les lieux ont pu compter trois victimes lors de cette échauffourée.

Des enfants ont été pris de suffocation après les jets de gaz lacrymogènes, dont un a été admis dans un centre de santé local. La quatorzième journée de marche du mouvement des onze candidats a été, une nouvelle fois, réprimée suite à de nouvelles dispositions qui ont été prises par la préfecture de police.

Autorisation

Le préfet de police a communiqué les nouvelles mesures aux dirigeants du Collectif des candidats. Une lettre qu'il a adressée aux candidats a spécifié les « nouvelles mesures » que la préfecture vient d'instaurer. « A partir du jeudi 19 octobre 2023, toute manifestation en dehors de la campagne électorale doit impérativement éviter de perturber l'ordre public y compris la libre circulation dans la capitale », écrit-il dans cette correspondance.

Les manifestations et les attroupements politiques dans les rues seront donc dorénavant interdits par l'Etat, si ce n'est pas pour faire de la propagande dans le cadre de l'élection du 16 novembre prochain. « Toutes les manifestations politiques doivent faire l'objet d'une demande d'autorisation auprès des autorités compétentes », a martelé hier Angelo Ravelonarivo, préfet de police d'Antananarivo, lors d'un point de presse à son bureau à Tsimbazaza.

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