Depuis des années, la ville de Bunia, en province de l'Ituri, ne comptait que sur la MONUSCO pour éteindre le feu en cas d'incendie.
Afin de pallier ce problème, la Mission, à travers son unité anti-incendie de la section Aviation, a formé vingt policiers de l'unité de protection civile de la Police nationale congolaise (PNC), dont cinq femmes.
Pendant trente jours, les instructeurs de l'unité anti-incendie de la section lAviation de la MONUSCO leur ont dispensé des cours et communiqué des informations théoriques et pratiques sur l'identification des divers types de feu et les techniques pour les éteindre.
Peter Ramazani fait partie des policiers qui ont suivi cette formation de base. Il est certain que les quatre semaines d'apprentissage lui ont été bénéfiques.
« Nous avons d'abord appris à définir ce qu'est le feu. C'est une réaction chimique entre des matières organiques et de l'oxygène à une forte température ».
Peter raconte avec fierté : « On nous a aussi appris comment maîtriser le feu. On n'aborde pas un incendie sans réfléchir. Il faut d'abord en déterminer le type, ce que j'ignorais ».
Poursuivant sa description, ce policier congolais devenu expert en extinction de flammes souligne aussi que les formateurs ont rappelé les missions régaliennes qui sont dévolues aux sapeurs-pompiers : la protection de la population civile et de ses biens.
Protection des civils
La MONUSCO, dont l'un des piliers de son mandat est également de protéger les civils, se voit régulièrement sollicitée par les populations et les autorités de Bunia lorsque des incendies sont signalés.
En effet, la ville n'était pas dotée de camion anti-incendie.
Dans un élan de solidarité, des opérateurs économiques locaux ont acquis un camion dont la gestion a été confiée au maire de la ville.
Il ne manquait qu'un personnel qualifié pour manipuler et se servir ce cet engin en cas de besoin.
C'est dans ce cadre que le maire, Jean-Bosco Mbuyi Kola, a sollicité l'expertise de la MONUSCO pour renforcer les capacités opérationnelles de la PNC : « Lorsque nous avons reçu cet engin, on ne pouvait pas l'utiliser dans l'immédiat. Il fallait un personnel formé et on s'est naturellement tourné vers la MONUSCO qui dispose déjà d'une unité anti-incendie et elle a accepté ».
L'autorité urbaine se félicite de voir que l'entité qu'elle dirige compte désormais des policiers outillés capables de parer à toutes éventualités. Emu, le maire a salué le partenariat existant entre les deux parties : « Je remercie la MONUSCO, notre partenaire, pour sa parfaite collaboration ».
C'est donc un maire heureux qui a assisté récemment à la remise des certificats de fin de formation aux récipiendaires. Joséphine est l'une des cinq femmes formées.
Pour elle, l'obtention de ce certificat est autant un défi qu'une consécration.
« Cette formation apporte une plus-value à ma carrière. Je suis policière et désormais sapeur-pompier. Si un incendie se déclare, on ne va plus faire appel à la MONUSCO, mais à nous de l'unité anti-incendie de la PNC. J'en suis très fière ».
Transition
La Mission qui est dans sa phase de transition, impliquant le transfert de compétences, se réjouit également de savoir que, désormais, des équipes locales peuvent se prendre en charge.
Jean-Marie Tshibuabua, membre de la section Aviation de la MONUSCO, estime qu'avec les matières dispensées, « la ville de Bunia est devenue autonome et n'aura ainsi plus besoin, dorénavant, de compter ni de recourir à la Mission comme c'était le cas avant ».
Il souligne cependant qu'elle devra se doter d'une caserne de pompiers et d'outils comme des échelles, des tenues adaptées, des points d'eau dédiés pour charger les camions ou encore une ligne verte disponible 24 heures sur 24 pour alerter les pompiers en cas de besoin.