Saint-Louis — La région de Saint-Louis (nord) produit 400.000 tonnes de riz par année mais fait face à plusieurs contraintes qui empêchent l'envol agricole de cette région pleine de potentialités économiques, a déclaré vendredi son gouverneur Alioune Badara Sambe.
»Nous avons l'impression que les choses stagnent et ces quatre dernières années la production rizicole s'arrête à 400 000 tonnes », a notamment dit M. Sambe.
Il lisait un rapport introductif lors du Comité de développement régional spécial sur la situation économique de Saint-Louis présidé par le Premier ministre Amadou Ba en présence de plusieurs membres du gouvernement, d'élus territoriaux et d'acteurs de développement.
Le gouverneur a insisté sur le potentiel dont regorge la région en termes d'agriculture irriguée avec 100 000 ha de terre disponibles et non encore aménagés dans la zone du Podor. Il souligne que le potentiel aménagé s'élève à 90 000 t et invite à l'implication du privé pour booster les aménagements et la production de riz.
Pour augmenter la production de riz, le gouverneur a aussi plaidé pour un appui dans la lutte contre les oiseaux granivores. Il estime que si cette bataille est gagnée la production pourrait augmenter de 30 pourcent. Il ajouté que l'utilisation des hélicoptères devrait être envisagée pour éradiquer ce fléau.
La production a aussi besoin d'être davantage motorisée pour espérer atteindre l'autosuffisance riz, selon Alioune Badara Sambe.
Il a souligné les « bonnes performances » de la localité de Mpal concernant l'agriculture pluviale cette année malgré les difficultés rencontrées par les agriculteurs.
Le gouverneur de Saint-Louis n'a pas manqué de signaler les « bonds en avant » réalisés dans la région dans des spéculations comme le mil et le sorgho.
« La région est bien pourvue en manioc. Cette spéculation mérite plus d'accompagnement pour satisfaire la forte demande en provenance de la Mauritanie », a plaidé le gouverneur de Saint-Louis.
Evoquant le secteur de l'élevage, le gouverneur Sambe affirme que la région de Saint-Louis dispose « d'un potentiel appréciable et pourrait contribuer à réduire la facture laitière très lourde ».
La présence de l'eau et des forages pastoraux a été décrite par M. Sambe comme des sources de progrès pour le secteur de l'élevage qui « devrait être doté de plus d'infrastructures de conservation de lait, notamment ».
Saint-Louis dispose aussi de réelles potentialités en termes d'aquaculture et de tourisme, selon le gouverneur qui appelle de ses voeux pour plus d'accompagnement pour ces deux secteurs de l'économie locale.
Alioune Badara Sambe a évoqué les « belles perspectives » avec le potentiel gazier dont regorge la zone et qui « pourrait devenir un parc industriel et une zone économique spéciale ».