Sénégal: Seuls 15% des femmes sénégalaises ont un accès régulier à la terre (officielle)

Ziguinchor — L'accès régulier des femmes à la terre tourne aujourd'hui autour de 15% au Sénégal, a révélé, vendredi, à Ziguinchor (sud), la conseillère technique et coordonnatrice de la cellule genre au ministère de l'Agriculture, de l'Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire, Sokhna Mbaye Mbacké.

« Au ministère de l'Agriculture, nous avons évalué l'accès des femmes à la terre. Et, nous avons constaté que présentement ça tourne autour de 15%. Nous avons encore des efforts à faire », a-t-elle déclaré en marge d'un atelier d'information et de sensibilisation sur le foncier et le genre organisé à l'intention des autorités locales et des organisations paysannes.

Cette activité a été organisée par le ministère de l'Agriculture, de l'Equipement rural et de la Souveraineté alimentaire à travers le Projet de valorisation des eaux pour le développement des chaînes de valeur (PROVALE-CV).

« Les femmes parfois peuvent accéder à la terre mais parfois elles n'ont aucun contrôle sur la terre. Et cela, c'est une difficulté même si c'est une réalité locale », a déploré Mme Mbacké.

Elle a rappelé qu'un audit a été effectué par le ministère de l'Agriculture en 2020. « Et, nous avons constaté qu'il y avait des inégalités de genre sur l'accès aux ressources productives », a-t-elle dit.

Pour corriger ces inégalités, a-t-elle rappelé, « un circulaire avait été fait en 2018 demandant d'allouer des quotas au niveau des aménagements agricoles à savoir 15% d'aménagement à partir des eaux de surface et 20% à partir des eaux souterraines ».

Il a été également demandé d'allouer des intrants agricoles à savoir 20% de semences de riz et d'arachide aux femmes, a-t-elle ajouté, invitant les autorités locales à mieux accompagner les femmes afin qu'elles puissent utiliser la terre.

Elle s'est réjouie de cet atelier qui, selon elle, a permis de revenir sur la législation et de parler des procédures en cours afin que les femmes de Ziguinchor sachent comment accéder à la terre.

« Nous avons jugé opportun de renforcer les capacités de ces femmes et des jeunes ainsi que des autorités locales pour leur permettre d'accéder facilement à la terre », a ajouté Sokhna Mbaye Mbacké.

« L'objectif de cet atelier, c'est d'informer, de sensibiliser et de renforcer les capacités de nos bénéficiaires et des maires des communes d'intervention du PROVALE-CV sur la question centrale du foncier notamment les procédures d'accès mais aussi de sécurisation de leur patrimoine foncier », a pour sa part expliqué la responsable développement organisationnel genre du PROVALE-CV, Ndèye Marie Diagne.

Selon elle, » dans la région de Ziguinchor, le PROVALE-CV a beaucoup de bénéficiaires qui disposent de parcelles à usage agricole qu'elles exploitent mais qui n'en sont pas propriétaires ».

« Nous voulons à travers cet atelier aider nos bénéficiaires notamment les femmes et les jeunes qui n'ont pas facilement accès à la terre mais aussi aider ceux qui en disposent et n'en sont pas propriétaires juridiquement », a-t-elle encore souligné.

Mme Diagne estime que cet atelier » va aider ces femmes et jeunes à pouvoir enclencher la procédure d'acquisition de parcelles à usage agricole ».

« Nous accédons à la terre mais nous n'avons aucune contrôle sur la terre. Ces terres où nous travaillons ne nous appartiennent pas. Cela est un véritable problème « , a confirmé la représentante du GIE de Cabrousse, Emmanuela Diatta, une des bénéficiaires de la formation.

« La gestion de la terre a toujours été une problématique au Sénégal notamment en Casamance. Elle est un peu délicate à cause des pesanteurs sociales. Le PROVALE-CV est venu nous accompagner dans ce que nous devions faire tous les jours », a salué le maire de la commune de Koubalang, Al Ousseynou Sagna.

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