Dakar — La Direction générale des élections (DGE) déclare attendre la décision judiciaire du procès en appel de l'affaire relative à la radiation d'Ousmane Sonko du fichier électoral pour savoir s'il faut ou pas remettre les fiches de parrainage au mandataire de l'opposant.
Dans un communiqué, le directeur général des élections, Tanor Thiendella Fall tient à "préciser qu'il n'y a pas encore de décision définitive, l'État du Sénégal ayant décidé d'exercer les voies de recours qui s'offrent à lui".
"Par conséquent, le dossier suit toujours son cours judiciaire. Au terme dudit processus, l'État du Sénégal se conformera à la décision rendue", argue M. Fall.
Il rappelle que le ministère de l'Intérieur, chargé de l'organisation des élections, a reçu du département de la Justice, le 11 juillet dernier, une liste comprenant les noms de "personnes condamnées à être radiées ou retirées du fichier électoral".
Le nom d'Ousmane Sonko faisait partie de cette liste, selon le directeur général des élections.
Le président du tribunal de grande instance de Ziguinchor (sud), saisi d'un recours des avocats de M. Sonko, a jugé "irrégulière" sa radiation des listes électorales et l'a annulée.
L'Agent judiciaire de l'État et les avocats de l'État ont déclaré vouloir faire appel de cette décision.
"Une entrave à l'exécution d'une décision de justice"
L'huissier de justice requis pour notifier à la DGE la décision judiciaire du tribunal de Ziguinchor et le mandataire d'Ousmane Sonko, chargé de récupérer ses fiches de parrainage, "ont été tous les deux éconduits et empêchés d'accéder aux locaux" de la direction générale des élections, jeudi, selon les avocats de l'opposant.
Dans un communiqué, ils dénoncent "une entrave à l'exécution d'une décision de justice" et à "l'exercice de la fonction d'huissier de justice".
Les avocats de l'opposant et maire de Ziguinchor soutiennent que l'appel envisagé par l'Agent judiciaire de l'État "n'est pas de nature à suspendre l'exécution de la décision de réintégration" d'Ousmane Sonko dans le fichier électoral.
M. Sonko, candidat à l'élection présidentielle du 25 février prochain, a été inculpé pour des faits d'appel à l'insurrection, d'association de malfaiteurs, d'atteinte à la sûreté de l'État et de complot contre l'autorité de l'État, le 31 juillet.
Le jour de son inculpation, le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, a annoncé la dissolution de son parti, Pastef-Les patriotes.
"Pastef, à travers ses dirigeants et ses instances, a fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels", a argué, à l'époque, M. Diome, ce que les responsables de ladite formation politique et ses militants ne cessent de nier.
M. Sonko est arrivé troisième à l'élection présidentielle de 2019, derrière l'ancien Premier ministre Idrissa Seck et Macky Sall, qui s'est fait réélire lors de ce scrutin.
Pastef-Les patriotes et ses alliés constituent l'un des principaux groupes parlementaires de la législature actuelle.